Google tient à rassurer : il ne pistera plus individuellement les internautes une fois qu’il aura abandonné les cookies tiers, ces trackers qui lui permettent de vendre des espaces publicitaires ultra personnalisés, mais qui hérissent les défenseurs de la confidentialité des données.
Le géant de la recherche en ligne a annoncé mercredi qu’il allait tester son nouveau système de ciblage publicitaire, fondé sur des groupes d’audience, avec certains annonceurs à partir du deuxième trimestre de cette année.
Les cookies dits « tiers » sont des petits fichiers texte qui collectent des données au gré de la navigation, et servent à cibler les utilisateurs avec des pubs ultra personnalisées.
Synonymes de pistage en continu, ils inspirent un dégoût croissant, au point que l’Europe et la Californie, notamment, ont adopté des lois pour mieux protéger la confidentialité des informations personnelles.
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Tracker des segments d’audience, plus les individus
« Aujourd’hui, nous disons explicitement qu’une fois que les cookies tiers seront supprimés, nous ne construirons pas d’identificateurs alternatifs pour pister les individus quand ils surfent sur la toile, et nous ne les utiliserons pas non plus dans nos produits », a déclaré dans un communiqué David Temkin, responsable des produits publicitaires et de la confidentialité chez Google.
Le groupe californien travaille sur un système différent, censé améliorer le respect de la vie privée.
Au lieu de cibler les internautes individuellement, les annonceurs viseront des segments d’audience – les « FLoC » – comprenant des centaines ou milliers de personnes. Google définira ces segments en fonction de la navigation des utilisateurs.
« Les individus seront cachés dans des foules de personnes qui partagent les mêmes intérêts », a détaillé David Temkin.
Un bouleversement pour la pub en ligne
Google devrait gagner 116,7 milliards de recettes publicitaires nettes en 2021 (+18,4% sur un an), soit près de 30% de ce marché, d’après le cabinet eMarketer. Avec son voisin Facebook, les deux sociétés ont imposé le modèle économique des grandes plates-formes qui fournissent des services gratuits contre la récolte plus ou moins explicite des informations de leurs usagers.
David Temkin a reconnu que « la prolifération de données d’individus entre des milliers d’entreprises, généralement récoltées par des cookies tiers” a conduit à une “érosion de la confiance ». Le haut responsable cite même une étude du Pew Research Center, selon laquelle plus de 80% des internautes considèrent que les risques potentiels liés à la collecte de leurs données dépassent les avantages.
« Si la publicité numérique n’évolue pas pour faire face aux inquiétudes croissantes des personnes sur le respect de leur vie privée et la façon dont leur identité personnelle est utilisé, l’avenir du web libre et ouvert est menacé », a-t-il ajouté.
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