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Gnutella, un géant aux pieds d’argile

A en croire les résultats d’une récente étude, la majorité des membres du réseau Gnutella télécharge des fichiers sans jamais en proposer en retour. Ce qui impliquerait des répercussions néfastes sur l’avenir du logiciel.

En analysant les pratiques de plus de 31 000 utilisateurs de Gnutella, les chercheurs du Xerox Palo Alto Research Center se sont aperçus que la majorité des échanges de données se faisaient de manière unilatérale. Il ressort, en effet, que 76 % des membres proposent au maximum dix fichiers en partage et, pire encore, que 70 % n’en proposent aucun.Alors, d’où proviennent les fichiers téléchargés chaque jour ? D’un noyau dur de généreux donateurs, estimé à environ 20 % des utilisateurs, qui offre à lui seul 98 % des ressources disponibles.Il semble que 90 % des recherches effectuées soient restées sans réponse. D’après l’étude menée par Xerox Parc, l’origine de ces échecs est simple : l’essentiel des données mises à disposition seraient en fait des fichiers sans aucun intérêt.Au terme de cette enquête, les chercheurs envisagent pour Gnutella un sombre avenir.D’une part, l’avarice des utilisateurs pourrait rapidement épuiser les ressources de la communauté, et d’autre part, la concentration des fichiers les plus convoités rend le système plus vulnérable aux poursuites judiciaires.A la différence de Napster, l’absence de serveur centralisé avait protégé jusquà présent Gnutella des attaques de la RIAA. Cette immunité pourrait cependant être remise en cause : la centralisation des ressources chez quelques utilisateurs constitue autant de petits serveurs facilement localisables.www.parc.xerox.com/istl/groups/iea/papers/gnutella/FreeRidingA.html#section41

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Coralie Cathelinais