“Avec la numérisation de tous les types de contenus vidéo et la convergence internet et broadcast, nous assistons à une demande croissante d’échanges à haut débit entre ces contenus, explique Xavier Perret, responsable du département internet de GlobeCast, le pôle satellite de France Télécom. La mise en relation de ces intervenants, qu’ils soient fournisseurs ou acheteurs, dans une structure d’e-commerce à haut débit est primordiale. Nous développons ainsi des solutions intégrées avec la dimension de haut débit intrinsèque au satellite.” Premier marché visé : celui de l’échange des droits sur les contenus audiovisuels qui est en plein développement. Les professionnels visionnent des programmes en qualité DVD avant d’acheter. Ces solutions d’échange de contenus en ligne remplacent désormais le système des cassettes.
Petit débit s’abstenir
Le passage de l’analogique au numérique (qui permet de stocker localement la vidéo sous forme de fichier sur des serveurs) et la rapidité de transmission du satellite, le c?”ur de métier de GlobeCast, ouvrent de belles perspectives. C’est ce qui a poussé le premier prestataire mondial de services audiovisuels et multimédias par satellite à se lancer, dès le début de l’année 2001, dans un projet de plate-forme générique d’échanges de contenus en ligne, en commençant par les informations audiovisuelles à destination des broadcasters.L’offre s’élargira ensuite à l’ensemble de sa clientèle “entreprises“. “La plupart de nos clients sont de grandes chaînes de télévision dans le monde, à qui nous offrons des services permanents d’émissions et des prestations occasionnelles pour retransmettre des grands événements sportifs ou d’actualité. En amont, nous avions déjà la technologie pour l’acquisition et l’encodage de contenus audiovisuels. En aval, nous avons désormais celle qui autorise la diffusion et le stockage, explique Julien Seligmann, responsable du département ingénierie et grands projets chez GlobeCast. Au milieu, il y aura la place de marché qui est l’objet du développement informatique avec Unilog. Nous allons également mettre en place un système de contribution, axé non plus sur les problèmes de flux mais sur des questions de stock.”Cette plate-forme numérique, baptisée VDN, autorisera l’accès direct et sécurisé depuis les PC pour chercher, sélectionner, visionner et analyser une offre de contenus vidéo provenant d’une multitude de catalogues. Authentifiés par carte à puce, les acheteurs seront identifiés et profilés. Ainsi, les contenus audiovisuels les mieux adaptés à leur attente leur seront proposés.“Sur une place de marché en ligne traditionnelle, l’information sur les produits circule par les réseaux internet, mais les produits eux-mêmes transitent ensuite par une chaîne logistique “physique” qui n’est pas corrélée. La force du satellite, insiste Xavier Perret, c’est qu’il permet de mettre en place un circuit de distribution en ligne pour tous types de produits numériques : programmes vidéo mais aussi logiciels téléchargeables, contenus de formation, etc. Concrètement, le client bénéficie de toute l’interactivité de l’information sur internet et, via un réseau parallèle, reçoit par satellite des fichiers très lourds sur son serveur de réception DVB.” Le DVB (Digital Video Broadcast) ou transmission numérique pour la télévision, consiste à coder les données (images ou sons) et à les envoyer après compression MPeg. À l’arrivée, une puce informatique décode ces signaux.
Napster, un précédent qui incite à la prudence
De nombreuses raisons expliquent le choix de GlobeCast de compléter l’IP par de la transmission via satellite. En effet, les performances techniques du réseau internet n’autorisent pas de transporter des contenus audiovisuels de qualité professionnelle de façon satisfaisante. Le satellite constitue l’un des médias les plus adaptés pour le multicast (diffusion multipoint) par rapport à un réseau terrestre point à point. En outre, l’accès à des satellites géostationnaires permet de couvrir immédiatement tous les continents, en particulier les zones où l’infrastructure terrestre n’offre pas une connectivité suffisante. Enfin, les producteurs ont retenu la leçon de Napster et ne souhaitent pas que les échanges B to B se fassent sur internet. “Les contenus doivent bénéficier d’un niveau de sécurité et de protection contre le piratage au moins égal à ce qui existe aujourd’hui dans les échanges traditionnels “, insiste Julien Seligmann.. La livraison des programmes en qualité broadcast ne se fera donc pas sur le web mais via le satellite, dans une relation client-serveur dédiée et sécurisée. Par ailleurs, le format utilisé pour le visionnage (MPeg 4) sur internet ne sera pas un format “diffusable” et la technique du marquage d’image sera employée pour éviter tout risque de piratage. En effet, tous les fichiers vidéo sont chiffrés. Les acheteurs seront authentifiés par carte à puce pour un accès personnalisé au service et à la non-répudiation des actes, les contenus audiovisuels chiffrés seront transférés directement aux diffuseurs dans le monde entier. Enfin, la négociation et l’acquisition des droits en ligne seront sécurisées grâce à la signature électronique.“Nous voulions rendre cette offre générique, conclut Julien Seligmann. Le framework d’Unilog nous a aidés à définir un cadre d’applications formel et des schémas de procédure sans que l’on fixe, a priori, le type des données manipulées. Le but est de déployer ensuite cette plate-forme sur plusieurs marchés professionnels, voire grand public.”
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