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Qui est Global Airlines, la future compagnie qui ne jure que par l’A380 ?

Le plus gros avion commercial au monde signé Airbus va permettre à une nouvelle compagnie aérienne de naître. Entre Londres et New York, elle veut faire du quadriréacteur toute sa raison d’être. À bord de ses A380, de la place et du confort. Son décollage connaît toutefois quelques trous d’air.

À Tarbes, sur tarmac de l’aéroport, un A380 floqué « Global AIrlines » est stationné depuis des mois. Il est la première commande passée par cette compagnie aérienne en devenir, qui signait un chèque au mois de mai 2023, en projection d’un lancement commercial au printemps 2024 pour des vols transatlantiques. Cette dernière revient aujourd’hui sur le devant de l’actualité aéronautique alors que la nouvelle date de son premier vol est planifiée au 15 mai prochain, et que la compagnie deviendra la première à n’exploiter rien d’autre que des Airbus A380 dans sa flotte. Quatre appareils sont prévus, pour connecter New York à Londres avec des vols réguliers.

À ce jour, l’A380 est toujours l’avion commercial le plus gros au monde. Airbus a produit le modèle au fuselage comprenant deux étages jusqu’en 2021, avec un total de 251 exemplaires sortis de ses chaînes d’assemblages à Toulouse.

En lançant un tel service, Global Airlines se placera en concurrent de British Airways, qui opère avec des A380 depuis London-Heathrow dans le cadre de vols en direction de Miami, Los Angeles et San Francisco pour les États-Unis, mais aussi Johannesburg en Afrique du Sud et Dubaï aux Émirats arabes unis. Pour ce qui est des Airbus A380 à destination de New York, ils sont opérés par Emirates (depuis Dubaï), Etihad Airways (depuis Abu Dhabi) et Lufthansa (depuis Munich et Francfort). Toutes ces compagnies ne jurent cependant pas uniquement sur le quadriréacteur pour leurs vols transatlantiques.

Global Airlines 2025 Avion
© Global Airlines

« Personne n’a créé une compagnie aérienne en possédant son propre avion et en possédant le plus gros avion du monde », se vantait James Asquith, 36 ans, le fondateur et PDG de Global Airlines, dans un entretien avec The Independent au mois de mars. Il reconnaissait avoir « tout vendu et tout risqué pour arriver là où je suis. Je mets tout en jeu ». Une aventure loin d’être facile en 2025, à l’heure où les compagnies low cost règnent, et que l’A380 a déjà montré qu’il n’était pas la plus viable économiquement pour une compagnie aérienne, notamment sur son besoin accru de maintenance. Ce problème a déjà donné du fil à retordre à Global Airlines, après la commande de son deuxième A380.

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À son lancement, Global Airlines ne sera pas encore une compagnie aérienne

Au mois de mai 2024, le deuxième appareil acheté par Global Airlines quittait l’aéroport désertique de Mojave en Californie, où il été stocké depuis son rachat à China Southern. La compagnie devait, avant de compter l’exploiter, le mener une série de tests et vérifications pour valider sa maintenance, sur le site de Prestwick au Royaume-Uni. Quelques semaines plus tard, il rejoignait Dresde en Allemagne, non loin de la frontière tchèque, pour des vérifications plus approfondies. Une fois ces étapes passées, l’appareil reprenait les airs pour se rendre à Beja au Portugal, rendu populaire pour le stockage des avions des compagnies pendant la pandémie pour son climat sec et stable, pour ses coûts faibles. Le « SuperJumbo », comme est surnommé l’A380, s’y trouve depuis le 17 janvier dernier.

Avec son premier vol le 15 mai prochain, Global Airlines ne compte pas lancer de vols réguliers, mais plutôt des vols charters, certainement pour se faire connaître. Le premier fera décoller l’A380 de Glasgow, en Ecosse. À ce moment, Global Airlines ne sera pas encore officiellement une compagnie aérienne, car il lui manquera un précieux document, le certificat d’opérateur aérien (AOC) délivré par l’Autorité de l’aviation civile (CAA) britannique. Il lui faudra aussi une licence d’exploitation, ce qui nécessitera que l’entreprise démontre qu’elle dispose de fonds suffisants pour soutenir son activité.

En attendant, pour faire voler ses avions, Global Airlines peut compter sur un montage un peu technique, celui de passer par Hi Fly, une compagnie portugaise qui s’est spécialisée dans le « wet lease », autrement dit l’exploitation d’avion avec équipage maintenance et assurance, pour le compte d’autres compagnies aériennes, mais aussi des tour-opérateurs et des gouvernements. En 2018, Hi Fly se faisait connaître avec l’A380 en rachetant le premier quadriréacteur de seconde main, qui fut notamment utilisé pour des missions de rapatriements pendant la crise sanitaire en 2020. Quant à la vente de billets, Global Airlines passera par TravelOpedia, qui leur adossera une protection ATOL (Air Travel Organiser’s Licence).

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Source : The Independent