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Glifpix, le financement de la presse en mode Web 2.0

Avant Jaimelinfo, prévu pour 2011, le site Glifpix arrive sur le créneau du financement par les internautes de contenus journalistiques.

Nous évoquions cette semaine le lancement prochain, à l’initiative de Rue89, du site Jaimelinfo, permettant aux internautes de financer des médias en ligne et des contenus journalistiques. Glifpix.fr s’est lancé avant lui, sur un créneau équivalent.

Le principe est bien connu, puisque déjà pratiqué dans le secteur de la production de films ou de disques : un budget est fixé pour aider un auteur à la création d’un contenu et des internautes donnent de l’argent. Sur Glifpix, les contenus en question sont des reportages et des enquêtes. Le site prend explicitement pour modèle le site américain Spot.us, basé sur le même concept. « Nous sommes en relation avec eux et nous avons même repris une partie de leur code », explique Hélène Huby, chef de projet chez faberNovel, qui finance la création de Glifpix. Le fondateur de Spot.us figure d’ailleurs parmi les conseillers du site français.

Pour l’heure, Glifpix a mis en ligne six projets d’articles, nécessitant entre 600 et 1 100 euros. Des auteurs indépendants aussi bien que des médias peuvent faire des propositions. Elles sont étudiées et sélectionnées par l’équipe du site qui, outre Hélène Huby, compte deux journalistes, Hala Kodmani, ancienne de France24, et Sylvie O’Dy, ancienne de L’Express.

Un site en bêta ouverte

Les projets en attente de financement
Les projets en attente de financement – Les projets en attente de financement

Cette équipe participe aussi à la définition des sommes demandées. « Le site propose une grille de prix, établie en fonction des tarifs de la pige. Les gens sont libres d’indiquer les sommes qu’ils veulent mais nous veillons à ce que les demandes ne soient pas trop délirantes », note Hélène Huby.

Autre contrôle : un internaute seul ou une entreprise qui ne serait pas une entreprise de presse ne peuvent pas payer l’intégralité de la somme prévue pour un projet. Le maximum étant de 20 % du total, « pour éviter les problèmes d’articles de complaisance ». Car les articles ont vocation à être publiés sur le site et à attirer des médias pour une publication.

En revanche, une entreprise de presse peut très bien payer tout le budget d’un projet d’article. Là, pas de problème : c’est son métier et c’est comme si elle achetait un article pour ses pages, Web ou papier.

Une fois en ligne, les reportages réalisés sont soumis aux licences Creative Commons. Sauf pour les médias, qui peuvent les reprendre, mais contre paiement. Au bout d’un mois, les articles utilisés réapparaissent sur le site et sont, en quelques sorte, remis sur le marché.

Pour l’heure, Glifpix.fr est en version bêta ouverte : pas totalement finalisé, mais accessible pour tout le monde. « Nous nous donnons six mois, sans objectif de revenus ni de nombre d’articles, juste pour voir comment se comporte le marché, voir si ça fonctionne », indique Hélène Huby.

Contrairement à Jaimelinfo, le site ne fait en tout cas pas dans le financement de rubriques ou de services Web pour des sites de presse. Il se cantonne aux articles.

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Arnaud Devillard