01net. : L’acquisition de Seagram par Vivendi est-elle une réponse à la fusion AOL-Time Warner ?
Gilles Fontaine : Pas tout à fait. Il s’agit en grande partie d’un mouvement interne à l’industrie des médias. C’est pourquoi il faudrait différencier l’apport de Universal et de Polygram au sein du Vivendi. D’un côté, avec Universal, il s’agit de renforcer Canal+ sur le volet cinéma. Cela est donc comparable à la fusion Disney/ABC ou de CBS/Viacom.
Quant à Polygram, cela s’inscrit plus dans la stratégie Vivendi-Vodafone autour de l’Internet mobile, particulièrementsur le portail Vizzavi. Dans ce sens cela peut se rapprocher d’AOL-Time Warner.La convergence médias-télécoms n’est donc pas au c?”ur de cette acquisition ?Pas nécessairement. Internet est un système à trois étages : le contenu, l’assemblage des services, et les tuyaux. La stratégie du nouvel ensemble peut paraître rationnelle. Il dispose du contenu pour les portables et pour la télévision, et des technologies pour les distribuer. Dans le premier cas avec Vodafone, dans le second avec Canal+.Le volet Internet de l’accord peut-il se résumer au potentiel du catalogue Polygram ?Non, depuis peu, les chaînes de télévision comme Canal+ sont menacées de voir les fournisseurs de contenus se servir du Web pour devenir leur propre distributeur. Avec l’achat de Seagram, et donc des activités cinéma d’Universal, Vivendi sécurise son approvisionnement.
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