A 60 ans, Gérard Jousset a effectué toute sa carrière dans le domaine des technologies de l’information. Avant d’accéder, en fin 2001, au poste de directeur général de CS, il fut DG, puis PDG d’Axone. Au préalable, il avait participé
au lancement en France et en Belgique d’IBM Global Services. Et avait exercé la fonction de General Manager Strategic Outsourcing au sein d’IBM Europe.Aujourd’hui à la tête d’une entreprise qui sort d’une période financière délicate, il explique de quelle manière, au travers d’une association fondée avec d’autres SSII ?” First Services ?” les métiers des services
en technologies de l’information peuvent se réinventer en France.01 Informatique : Votre consolidation financière s’est accompagnée d’un repositionnement stratégique. En quoi consiste-t-il ?Gérard Jousset : Nous restons, bien évidemment, sur le métier qui a fait notre réussite : la conception, le développement, la mise en ?”uvre, et l’exploitation de systèmes critiques. Il s’agit donc
d’applications qui, si elles s’interrompent, mettent à mal l’objet social de l’entreprise : l’aide au pilotage dans un avion, le système de paiement par carte bancaire dans un magasin, le front de caisses dans un hypermarché…Quels sont vos intentions en matière d’embauche ? Et quels profils recherchez-vous ?Après avoir limité les recrutements à une quinzaine de personnes l’an passé, nous devrions embaucher près de deux cents nouveaux collaborateurs en 2004. Il s’agit surtout de postes nouvellement créés ?” les remplacements
sont peu nombreux, car notre turnover se limite à 5 %. Nous recherchons, à parts égales, des ingénieurs expérimentés et des jeunes diplômés à bac + 5.Misez-vous sur l’offshore ou sur l’externalisation pour traiter certains de vos contrats ?Il peut nous arriver de sous-traiter certaines tâches auprès d’autres sociétés de services informatiques. Nous appliquons alors principalement le régime du forfait, et non celui de régie. Et le client en est évidemment informé.
Notre recours à l’offshore est marginal. Cela supposerait, en effet, de travailler avec des solutions informatiques très calibrées et stabilisées. Or, notre métier exige des compétences très pointues, que ne possèdent pas encore
les structures offshore. Nous développons du code qui a vocation à durer très longtemps. C’est la raison pour laquelle nous employons des collaborateurs experts en matière de systèmes d’information. Nous ne cherchons vraiment
pas à vendre du CV à très bas prix !Y a-t-il encore une place pour les investissements en recherche et développement (R&D) en période de ralentissement économique ?Je pense que l’avenir de l’informatique en France passe par une montée en puissance des compétences. Pour conserver notre avantage dans ce domaine, nous continuons d’investir en R&D. Et nous travaillons chaque année sur une
trentaine de projets de recherche dans le cadre de l’Union européenne. Cela occupe environ 170 personnes chez CS. De plus, nous capitalisons sur les différents chantiers que nous réalisons chez nos clients. A l’issue de chacun d’eux, nous
procédons à un débriefing des équipes qui y ont participé. Et les documents utilisés sont rassemblés dans une base de données interne, qui sert à préparer nos futurs dossiers.Quel but poursuit l’association First Services, que vous venez de lancer en compagnie d’une quinzaine de SSII ?Cette association correspond à la demande de nos clients de diminuer le nombre de leurs prestataires en informatique afin de réduire leurs coûts de gestion. Les sociétés qui adhèrent à First Services, telles Celad, Theoris, Sogia,
Fortel International, AXS, Alcyne, s’engagent à respecter une même charte de déontologie, tout en restant indépendantes les unes des autres. Nous sommes des experts. Il n’est donc pas question de brader nos tarifs. Mais cette organisation nous
permet de postuler aux appels d’offres sous un nom unique. A charge ensuite, pour chacun des membres, d’assurer sa part de la prestation. Cela nous permet de mieux répondre aux attentes du marché. En toute transparence.
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