La société Samotech est spécialisée dans les études de traitement des signaux satellitaires. Georges Bonnet, consultant, a réalisé de nombreuses études sur les technologies du MMDS (Multichannel Multipoint Distribution Service), et ses dérivés. Il intervient comme expert pour l’équipement en internet à haut débit des Inforoutes de l’Ardèche. La technologie de la société MDS est-elle crédible ? Le MMDS et ses dérivés ont déjà été utilisés pour transmettre de la vidéo, notamment aux États-Unis. Il n’y aucune raison qu’on ne puisse pas faire passer des données, donc de l’internet dessus. C’est une option réellement crédible de dire qu’on va placer un satellite à 800 mètres de haut plutôt qu’à 36 000 kilomètres. Ce type d’accès à internet ressemblera à ce que proposent des Eutelsat ou autres, mais pour un coût moins élevé.Cette technologie utilisant le même principe que les satellites, n’existe-t-il pas de risque de brouillage avec des opérateurs de télévision comme TPS ou Canal Satellite ? Plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Tout d’abord, si les émetteurs d’internet à haut débit sont placés au nord des habitations, le risque sera nul puisque la plupart des satellites sont au sud. Il faudra choisir les sites d’émission avec précaution pour éviter les perturbations. L’autre donnée à prendre en compte est la puissance d’émission qui sera choisie sur le site. L’expérimentation en Ardèche est soumise à une autorisation de l’ART. Quel est votre pronostic ? Je pense que l’ART va accorder une autorisation d’utilisation expérimentale de la bande de fréquence utilisée d’habitude pour interconnecter des têtes de réseau câblé. Je pense que ce serait la meilleure solution. Cela nous permettrait de mener des expérimentations en grandeur nature. Nous pourrons alors voir véritablement ce que peut donner cette technologie sur le terrain, et ne pas nous contenter de modèles théoriques. Beaucoup de paramètres seront empiriques, notamment la puissance à utiliser.Si cette expérimentation fonctionne, va-t-elle se développer ailleurs ? Je ne pense pas qu’un opérateur puisse obtenir une fréquence pour desservir des particuliers à Paris par exemple. Les conditions d’utilisation de cette technologie la réservent à des applications précises et ne permettent pas une généralisation. Il faut un site d’émission situé au nord des clients desservis, sur un point haut. C’est une condition qui montre que ce n’est pas généralisable. Par contre, cette technologie est loin d’être inintéressante pour les délaissés par les autres technologies.
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