C’est ce qui s’appelait déjà un échange de bons procédés. D’un côté le monde de l’industrie informatique transfusait ses logiciels et ses puces dans les veines de l’électronique grand public et de l’autre, l’univers nettement plus glamour de l’électronique grand public transmettait ses recettes de bonne santé à une industrie cousine, inquiète des limites de son expansion. Cette fois, une étape supplémentaire a été franchie dans la convergence des usages. Les écrans plats se retrouvent des deux côtés de la frontière. Les télés comme les ordinateurs adoptent un design sobre et fonctionnel. Les premières font un saut technologique. Les seconds deviennent plus avenants, presque à leur corps défendant. Tout évolue. L’informatique goûte à l’élégance, les produits grand public adoptent l’intelligence. Ces deux mondes étaient tellement faits l’un pour l’autre qu’ils sont visiblement en train de créer un sous-ensemble au sein duquel on ne sait plus vraiment qui appartient à qui. Les “smartphones”, les appareils photographiques, les centrales numériques, autant de produits qui ont coupé le cordon avec leurs origines. Il s’agit de produits hybrides, génétiquement modifiés, dotés d’une vie propre et encore sans étiquette. La “set top box” numérique n’a pas grand-chose à voir avec un PC de base et une console de jeux multimédia n’a qu’un lointain rapport avec le magnétoscope courant.Sous réserve d’expertise au fur et à mesure que les années passeront, il semble que le marché de l’électronique grand public a mué dans ses formes, mais aussi en valeur et en potentiel de croissance. La société de Bourse Fideuram Wargny a étudié les chiffres du cabinet d’études Forrester Research. D’où il ressort que les produits croisés ?” du lecteur de minidisque à la console de jeux en passant par la télé numérique ?” ont représenté près de 85 milliards de dollars (96,2 milliards d’euros) dans le monde en 2001 et sont attendus à 125 milliards en 2006. Le marché pèsera alors 280 milliards de dollars. Les taux de croissance les plus forts d’ici à 2006 sont prévus pour la télé numérique (+ 60%), la caméra numérique (+ 25%) et la photo numérique (+ 24,6 %). De quoi donner à l’industrie du PC une forte envie de muter.
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