Generali convertit ses sites à la voix sur IP

L’entreprise et sa problématique

Faire monter en puissance le réseau voix-données

Pourvu d’un réseau fédérateur à base d’anneaux FDDI (Fiber distributed data interface, ou fibre multimode à 100 Mbit/s) pour relier les trois agences du groupe dispersées sur trois sites parisiens, Generali souhaitait le faire évoluer, pour des raisons à la fois techniques et économiques. ” Nous avons créé un réseau privé en fibre optique, évolutif en termes de bande passante, et reposant sur la commutation – et non plus sur le routage -, cela afin d’en optimiser les performances “, explique Patrick Douchin, responsable ingénierie des systèmes et réseaux du pôle Production du GIE Generali Systèmes Informatiques (GSYS).

Ce réseau métropolitain en fibre optique a été conçu pour transporter de la voix et des images, en plus des données. Au moment où le nouveau backbone privé est devenu opérationnel, un centre de formation aux métiers de l’assurance, qu’il fallait raccorder et équiper en téléphonie, a été créé pour l’ensemble des salariés du groupe.” Nous avons eu l’idée de profiter du nouveau backbone pour étudier la possibilité de migrer la voix et les données de ce centre de formation sur IP. En outre, en termes d’investissements, il suffit de connecter des téléphones IP sur les réseaux locaux, ce qui évite d’acheter un PABX dédié “, indique Patrick Douchin.

Le cahier des charges

Être opérationnel en moins de deux mois

La maquette du ” binôme ” IBM Global Services-Cisco Systems a été validée à la fin du mois d’octobre dernier. Il fallait que le projet soit opérationnel au 15 décembre, date à laquelle le centre de formation devait emménager.

Il s’agissait alors de mettre en place une passerelle IP, avec un lien primaire de trente canaux, entre, d’une part, le réseau public (France Télécom) et, d’autre part, le backbone Ethernet Gigabit, les réseaux locaux en Ethernet 100 Mbit/s et les PABX du groupe. Deux serveurs Call Manager (des autocommutateurs IP), de Cisco, installés par IBM et reliés en grappe, sont connectés à deux commutateurs IP Cisco, sur lesquels sont branchés les soixante téléphones IP Cisco. Afin de pérenniser les équipements analogiques (télécopieurs) du centre de formation, il a aussi fallu installer une passerelle analogique qui fasse le lien avec le monde IP.

Les technologies choisies

IP et hauts débits en Ethernet

Tous les équipements sont compatibles IP et ont été choisis en fonction de cette caractéristique et de la possibilité offerte par le backbone fibre optique à hauts débits. Le paramétrage des matériels donne la priorité à la voix sur les données. ” Il est désormais impossible de faire une différence qualitative entre un appel habituel et une communication sur IP “, affirme Patrick Douchin. Les passerelles IP sont des routeurs Cisco 2610 ; les trois commutateurs du backbone, des modèles Catalyst 6509 ; les deux commutateurs du centre de formation, des Cisco Ethernet Catalyst 4006 ; et les deux serveurs Call Manager, des Cisco MCS-7822. Les postes téléphoniques sont des Cisco IP Phone 7960. Le centre de formation accepte jusqu’à trente appels simultanés, entrants ou sortants.

Les produits et les fournisseurs retenus

IBM ; et Cisco, pour privilégier la culture des données

C’est le duo IBM Global Services-Cisco Systems qui a été préféré à celui formé par Nortel Networks et VDcom. ” Bien que les deux tandems aient pu démontrer la faisabilité de leur projet via la présentation de maquettes, nous avons voulu privilégier la culture des données (Cisco), à celle de la téléphonie (Nortel). En outre, lors de la refonte de notre backbone, nous avions déjà collaboré avec Cisco, dont les produits sont majoritairement présents dans notre infrastructure. Enfin, nous disposons d’une informatique grand système IBM, qui est, pour nous, un partenaire majeur, et qui a développé des accords mondiaux avec Cisco “, détaille Patrick Douchin.

Ce dernier remarque que les engagements en termes de qualité de service ont également été remplis : aucun temps de latence lors d’une conversation téléphonique, ni hachage ni écho, grâce à la réservation de la bande passante, où la priorité a été donnée à la voix. ” Nous avons même imposé un engagement de résultats, compte tenu de la date impérative d’emménagement de notre centre de formation. S’il n’avait pas été tenu, insiste Patrick Douchin, nous aurions dénoncé le contrat ! “Par ailleurs, la solution IBM-Cisco permettait un retour sur investissement en douze à dix-huit mois, suivi d’un gain financier considérable pour l’avenir.

Les projets à court terme

Poursuivre le déploiement de la voix sur IP

Désormais, tout nouveau site raccordé au backbone le sera en IP. Il a été décidé de laisser, dans un premier temps, le centre de formation monter en charge au niveau du nombre d’appels passés simultanément (une trentaine pour l’instant).

Voix sur IP sur WAN Frame Relay

Une fois cette étape franchie, l’assureur italien compte appliquer le schéma retenu pour le centre de formation à d’autres sites du groupe. À la clé, une économie importante, puisqu’il est inutile d’acheter un nouveau PABX sur chaque site et de mettre en place un câblage téléphonique spécifique.

De même, Generali possède plusieurs délégations régionales, chacune disposant d’un autocommutateur téléphonique et d’un réseau étendu Frame Relay, pour relayer le flux informatique vers le siège parisien.

L’objectif, à terme, serait donc d’étudier l’extension de la voix sur IP à ce réseau Frame Relay, tout en conservant la qualité de son. Une démarche adoptée, là encore, dans un souci d’économie et de performances. ” Pour l’heure, le menu des téléphones IP de Cisco n’est disponible qu’en anglais. Nous aurions apprécié quil existât en français ! “, regrette cependant Patrick Douchin.

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Renaud Hoffman