Né start up en 1989, Gemplus annonçait en juin dernier son intention de recruter “deux mille personnes pour l’an 2000”. Le premier fabricant mondial de cartes à puce a presque tenu sa promesse. “Nous arrivons à environ mille huit cents embauches, estime Jean-Michel Estrade, vice-président recrutement et intégration. En informatique, aucune de nos familles d’informaticiens n’est aujourd’hui à effectif complet.” Comprenez : chez Gemplus, il y a de la place aussi bien au service informatique qu’en recherche et développement (R&D) ou dans les services.Cette diversité d’offres s’explique en grande partie par la croissance effrénée du secteur. Elle a permis d’investir lourdement en R&D, favorisant l’augmentation de la puissance des cartes à puce, qui deviennent de véritables ordinateurs miniatures. Conséquence : Gemplus et ses concurrents (Bull, Oberthur, etc.) évoluent depuis deux ou trois ans vers le logiciel. En janvier 1999, Gemplus crée une division services professionnels et, en février, une entité dévolue au logiciel. Concernant les services, les besoins se situent entre cent et cent cinquante personnes, qui seront basées en France.“L’une des zones de notre division intégration couvre à la fois l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique”, souligne toutefois Jean-Michel Estrade. Etre affecté à cette zone suppose donc la forte probabilité d’avoir à travailler dans toutes ces régions. Même mobilité pour les postes de R&D : “De nombreux projets sont coordonnés entre nos centres de R&D répartis dans le monde.”
De nombreux logiciels à mettre au point
Entre cent et cent cinquante informaticiens sont attendus pour la mise au point de programmes informatiques. Il s’agit soit de logiciels très proches du système d’exploitation, directement sur la carte et faisant donc appel à des notions d’informatique embarquée, soit de solutions applicatives complètes, allant de la sécurité aux applications pour téléphones mobiles. Par sa forte croissance, Gemplus a aussi de nombreux projets internes. En cours, par exemple, l’intégration du PGI Oracle Applications avec quelques composants PeopleSoft. Il suffit d’aller sur son site internet pour trouver des besoins en administrateurs réseaux et systèmes, voire des postes de responsables informatiques. Pourtant, l’entreprise souffre encore d’être méconnue de ces mêmes informaticiens. A la sortie de l’école, ils s’orientent plus vers les grands du service, voire vers certaines entreprises utilisatrices emblématiques, que vers une société de l’électronique. Ce n’est pas un hasard si Gemplus vient d’être élue “société préférée des électroniciens” par le magazine Electronique International Hebdo. “Les candidats ont souvent une vision floue de notre dimension informatique, déplore Jean-Michel Estrade. Nous avons un travail d’éducation à mener en direction des informaticiens.”
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