Après une année 2001 catastrophique, Gemplus doit licencier 18 % de son personnel, soit mille deux cents salariés. Avec des pertes de 154 millions d’euros l’an dernier contre 127 millions de bénéfices en 2000, la société a subi de plein fouet la crise des télécoms ?” les cartes SIM comptant pour 67 % dans son chiffre d’affaires. “Malgré la cession d’activités et une restructuration au deuxième trimestre, notre structure de coût reste trop élevée”, constate Ron Mackintosh, PDG du fabricant de cartes à puce depuis janvier.
Des dirigeants trop gourmands
Mais la mauvaise santé des télécoms n’explique pas à elle seule la débâcle de Gemplus. Comment une société leader sur son marché a-t-elle pu tomber si vite ? En 2000, l’entreprise annonçait deux mille embauches et voulait se développer en Asie et aux Etats-Unis. Mais les dirigeants de Gemplus auront été trop gourmands : octroi “injustifié” d’actions, salaires “pharaoniques”, transfert du siège social au Luxembourg… L’ex-PDG, Antonio Perez, cristallise les ranc?”urs des salariés. D’abord soutenu par Marc Lassus, le fondateur, il a ensuite subi l’ire médiatique lorsqu’il a voulu mettre en place un premier plan social et transférer le siège opérationnel aux Etats-Unis.Pendant ce temps, les autres fabricants de cartes à puce se diversifiaient dans le secteur bancaire. Ron Mackintosh a certes annoncé qu’il souhaitait restructurer Gemplus et réaliser 60 millions d’euros d’économie par an. Mais aucun axe stratégique clair ne vient étayer ces bonnes intentions. Juste une volonté d“accélérer la transition vers des produits et des services à plus forte valeur ajoutée”.
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