Depuis quelques mois, on le sait, dans l’écurie Nvidia, Ampere va succéder à Turing. C’est cette nouvelle architecture de puce 3D qui animera celles que l’on nomme (par anticipation) les GeForce RTX 3000. Nvidia n’a absolument pas confirmé leur nom commercial, mais nous les appellerons comme cela pour des raisons de facilité.
Nvidia qui, au passage, doit animer une présentation le 1er septembre prochain, diffusée à 18 heures. Une chose est sûre, on y parlera GPU grand public, et ces nouvelles cartes devraient être de la partie.
Cette période de lancement n’a pas été choisie par hasard. Nvidia espère bien fournir aux joueurs PC une expérience de jeu supérieure à ce que pourra offrir une console next gen. Même si les solutions de Nvidia risquent de coûter cher plus que la PlayStation 5 et la Xbox Series X réunies. Mais nous y reviendrons.
Ampere marche dans les pas de Turing
Pour rappel, l’architecture Ampere a déjà été présentée aux professionnels et aux développeurs lors de la dernière GTC (Graphic Technology Conference) qui s’est tenue à distance en mai dernier, COVID-19 oblige.
Si l’on devait résumer Ampere simplement, nous dirions que « c’est du Turing en beaucoup mieux ». Plus sérieusement, Turing a jeté les fondations nécessaires au développement d’Ampere et Nvidia a pu affiner et améliorer son architecture et ses processus de fabrication pour la rendre encore plus efficace.
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Ainsi, dans les futures RTX 3000, nous devrions retrouver les mêmes unités de traitement, à savoir :
- les CUDA Cores pour les calculs purs et durs,
- les Tensor Cores pour toutes les technologies graphiques (comme le DLSS) qui sont mises en oeuvre par le biais d’entraînements d’IA spécialisées,
- les RT Cores, les unités qui se chargent de sublimer nos jeux avec le rendu ray tracing lorsqu’il est supporté.
Du côté de la mémoire, Nvidia devrait continuer à faire appel à la GDDR6 mais en version X sur les RTX 3000. Ces modules seraient fabriqués et optimisés de manière à pouvoir subir des montées en fréquence conséquentes, assurer plus rapidement les échanges, et donc ouvrir encore plus grand les couloirs de la bande passante entre la mémoire et le GPU.
Trois GeForce RTX 3000 pour commencer
Ce que la rumeur dit : Nvidia pourrait bien annoncer trois cartes graphiques dans les jours qui viennent.
Elles auraient pour matricule :
- GeForce RTX 3070
- GeForce RTX 3080
- GeForce RTX 3090
et viendraient respectivement remplacer :
- la RTX 2070 Super,
- la RTX 2080 Super
- la RTX 2080 Ti
Leurs sorties pourraient s’étaler sur le mois de septembre et d’octobre avec, enfin, l’arrivée d’un potentiel quatrième modèle – la 3060 – vers la mi-novembre qui remplacerait surement la… RTX 2070.
Les prix des nouvelles RTX ? Ils pourraient être en hausse de 100 à 250 dollars minimum suivant les modèles, ce qui positionnerait les cartes entre 700 et 1400 dollars au bas mot.
Oui, votre porte-feuille va faire la grimace. La 2080 Ti a été lancée à 1199 dollars soit 1260 euros environ, la 3090 qui doit la remplacer pourrait afficher 1399 dollars minimum, soit 1500 euros. Ce qui la positionne presque sur la même échelle tarifaire que les anciennes Titan Xp. De là à dire que la RTX 3090 serait une Titan qui ne dit pas son nom…
Ce qu’on en pense : Toutes ces informations nous semblent pour le moins crédibles. Trois cartes, pour amorcer la pompe, comme pour les premières RTX. Avec des arrivées étalées dans le temps, c’est aussi dans les habitudes de Nvidia. En complément des quatre RTX 3000, la RTX 2060 Super pourrait bien rester au catalogue. C’est une carte assez puissante, dont la fabrication est éprouvée et qui peut faire office de variable d’ajustement en fonction de ce qu’AMD aura à offrir sur le milieu de gamme dans les mois à venir.
Nvidia ou le roi de la multiplication par 2 ?
Ce que la rumeur dit : Pour compenser cette importante hausse de prix, les analystes et autres spécialistes des chiffres sont formels : Nvidia aurait jeté jusqu’à deux fois plus de puissance dans la marmite.
- Davantage d’unités classiques et spécialisées sur le circuit
Certains analystes affirment que ce sont les technologies de ray tracing et de DLSS qui afficheront les gains les plus importants par rapport à la génération actuelle. Il y aurait jusqu’à deux fois plus d’unités (2 RT Cores par ensemble selon certains !), de meilleures optimisations, bref, 2 fois plus de raisons de se laisser tenter et d’activer ces technologies dans les jeux.
Ce qu’on en pense : Ce sont effectivement sur ces deux points précis que nous attendons le plus d’améliorations de la part d’Ampere. Cette information nous semble donc correcte dans les grandes lignes, mais les quelques données chiffrées que nous avons pu trouver ne nous semblent pas toujours très réalistes.
D’autres assurent que c’est au niveau des calculs purs et durs (CUDA Core) que tout va se jouer. Comme le procédé de gravure est maintenant du 7 nm (contre 12 nm sur les RTX actuels), Nvidia aurait densifié les éléments, et en aurait ajouté sur les 3080 et 3070 (mais pas sur la 3090), ce qui aurait pour effet de réduire les temps communication entre unités pour doubler les calculs en simple précision (FP32). Une telle puissance de calcul pourrait servir à épauler, soulager, renforcer le calcul des autres unités et donc faire en sorte de décupler leur capacité. Sur ce point-ci, nous sommes plus partagés.
Là encore, il y a des éléments crédibles et d’autres, bien moins. Nous sommes plutôt réservés sur un ajout massif de clusters d’exécution par exemple. Ajouter des unités c’est bien, mais les fréquences seront donc moins élevées. La vitesse est encore un facteur important pour beaucoup de jeux et d’applis.
Une meilleure finesse de gravure permet d’optimiser beaucoup d’éléments, oui. Remanier ou réorganiser des éléments de la puce aussi. Mais Nvidia a dû faire des choix, c’est évident, et a tout intérêt à mettre l’accent sur ses unités de traitement spécialisées plus que sur les composants de calcul plus classiques, un terrain sur lequel AMD pourrait venir le challenger un jour.
- La GDDR6X
En matière de mémoire vive, là aussi les rumeurs évoquent une multiplication par 2 minimum, et la bande passante pourrait aussi suivre le même chemin. En chiffres, cela donne :
Une quantité de mémoire GDDR6X de 24 Go sur la 3090 contre 11 Go pour la 2080 Ti actuelle.
Cela nous semble énorme. Une quantité comprise entre 12 à 14 Go paraîtrait déjà plus « raisonnable ». Exhumée par le site TechPowerUp, une présentation du fabricant de mémoire Micron mentionne la présence de 12 Go de GDDR6X dans une carte « Nvidia RTX 3090 », à raison de 12 modules de 1 Go. Une présentation qui n’est plus disponible sur le site…
La RTX 3080 pourrait embarquer jusqu’à 20 Go selon les bruits de couloir. Et la RTX 3070, 16 Go pour sa part. Pour rappel, les actuelles RTX 2080 et RTX 2070 n’en ont que 8 Go chacune, ce qui est déjà largement assez.
Un passage à 10 Go pour la RTX 3070 et 10-12 Go pour la RTX 3080 nous semble déjà plus raisonnable et plus en harmonie avec le reste des prétendues caractéristiques des GPU.
- Le PCIe 4.0, c’est 2 x le PCIe 3.0
Le passage au PCIe 4.0 devrait aussi être au menu afin de permettre aux futurs acquéreurs de conserver leur carte longtemps et de la faire migrer de machine en machine.
Bien qu’il ne soit pas encore la norme la plus répandue – le 3.0 est solidement arrimé à nos PC, le PCIe 4.0 va petit à petit s’imposer, et offrir une bande passante doublée par rapport au 3.0 (32 Go/s contre 16 Go/s pour un port 16x). Nvidia mise clairement dessus, surtout qu’AMD et Intel ont déjà des composants pour carte mère compatibles.
- Les fréquences en petite hausse
À propos des fréquences, là encore, suivant les sites et les sons de cloches, les informations s’entrechoquent. Tous s’accordent à dire qu’elles devraient être peu ou prou équivalentes à celles des actuelles RTX avec des augmentations de l’ordre de 60 à 100 MHz de base et de 100 à 125 MHz en mode GPU Boost.
En prenant la 2080 Ti comme base de travail, cela nous amènerait donc à un peu plus de 1400 MHz de base et presque 1750 MHz en GPU Boost pour la 3090.
Sur les modèles 3080 et 3070, les gains devraient être du même tonneau, car il faut tout de même parvenir à refroidir et limiter les consommations de tout ce petit monde.
Comme nous l’expliquions plus haut, ajouter des unités de traitement sur une puce oblige à ne pas trop pousser le curseur des fréquences pour conserver une bonne enveloppe thermique et permettre au GPU Boost de s’enclencher régulièrement. Les estimations faites ici nous paraissent crédibles.
Le gabarit, la consommation, le refroidissement
Ce que la rumeur dit : Depuis plusieurs générations de GeForce, Nvidia n’a de cesse d’affirmer que ses cartes offrent les meilleurs rapports performance-prix et performance/watt, il ne faudrait pas qu’Ampere vienne changer cela. Autre atout que le concepteur aime sortir de sa manche : les solutions de refroidissement des cartes Founder’s Edition (le modèle de base) dont il assure la conception et confie la réalisation à des partenaires triés sur le volet depuis plusieurs générations.
- Imposantes, les RTX 3000, ou pas ?
Oh, la grosse carte ! Selon les images exhibées sur les réseaux sociaux, les sites spécialisés et autres forums chinois, il semblerait que les nouvelles RTX soient pour le moins massives.
La dernière photo en date montre, côte à côte, la potentielle RTX 3090 et l’actuelle RTX 2080 Founder Edition. Beaucoup de visuels, a contrario, montrent des cartes plutôt dans les normes des RTX 2000 actuelles, avec quelques centimètres en plus à l’arrière et une épaisseur accrue de quelques millimètres. Qui croire ?
Ce qu’on en pense : Soyons sérieux, nous ne croyons pas à ce rapport d’échelle. Les prochaines RTX seront surement un peu plus longues et sans doute un peu plus épaisses mais, on l’espère, pas dans de telles proportions. Trois emplacements à l’arrière du boîtier : il va aussi falloir en changer si tout cela se vérifie. Sans parler de l’alimentation…
- Quid de la consommation ?
Les rumeurs persistent à affirmer que les RTX 3000 vont avoir besoin d’un nouveau connecteur d’alimentation PCI-E à 12 broches unies (Molex Micro-Fit 3.0) contre 8 + 8 maximum aujourd’hui (150 + 150 watts). C’est d’ailleurs sur deux 8 broches que viendrait se brancher cet adaptateur à 12 trous, pour envoyer 375 watts (2 x 150 + 75 watts par le port PCI-Express de la carte mère). Et il n’est pas dit que ce connecteur à 12 broches soit seul sur la supposée RTX 3090…
Si des marques d’alimentation envoient ce type d’adaptateur à certains de nos confrères très spécialisés en vue de réaliser de futurs tests, c’est qu’il y a une raison. Le modèle RTX 3000 le plus puissant aura sans doute besoin de lui. Les autres modèles, eux, ne devraient pas le nécessiter. Nous misons sur 8 broches pour la 3070 (150 watts) et 8+6 broches pour la 3080 (225 watts) comme pour la 2080 actuelle.
- Toujours deux ventilateurs, mais disposés autrement
Qui consommerait beaucoup aura besoin d’un bon refroidissement. Les photos montrent deux ventilateurs qui ne sont pas en façade comme à l’accoutumée mais en face avant pour le premier, près des sorties vidéo, et au dos de la carte pour le second.
Une sorte de push-pull peu orthodoxe pour refroidir le GPU et la mémoire d’une part, et les étages d’alimentations d’autre part. En outre, le carter de la carte est nervuré des deux côtés, sans doute pour guider les flux d’air qui voyagent dans le boîtier.
S’il y a autant de puissance de feu emprisonnée dans le GPU, que la mémoire bat des records de présence et que les besoins en énergie sont conséquents, alors, oui, les design et les solutions de refroidissement dévoilés par les photos nous semblent tout à fait pertinents.
Nous voici arrivés au terme de notre bilan sur les rumeurs (les plus folles parfois) sur les futures cartes graphiques de Nvidia, les RTX 3000. Nvidia a un boulevard devant lui pour dérouler ses gammes de cartes et s’assurer une confortable avance sur ses concurrents.
En effet, Intel accuse un petit retard sur la sortie de ses premières solutions dédiées au PC de bureau grand public, prévues pour cette année mais repoussées à l’année prochaine. Quant à AMD, il est désespérément absent du paysage GPU pour PC haut de gamme depuis un moment. Bien qu’il affirme avoir de quoi tenir tête à Nvidia dans ses cartons, aucune grosse Radeon n’est pour le moment à l’horizon.
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