Si les performances de processeurs sont souvent sous le feu des projecteurs, on en oublierait presque que les CPU et autres GPU ne sont pas grand-chose sans la mémoire qui les accompagne. La capacité d’accéder rapidement à une grande quantité de mémoire pour manipuler les données est un point critique de l’expression de la puissance d’une puce et aujourd’hui les processeurs graphiques peuvent se réjouir : la GDDR6 est entrée en phase de production de masse chez Micron, l’un des plus gros fournisseurs de mémoire graphique.
La GDDR6 apporte évidemment plus de bande passante et une meilleure gestion de l’énergie par rapport à ses aïeules les GDDR5 et GDDR5X mais elle dispose surtout d’une arme de choix : elle est moins complexe à produire comme le rapporte Wccftech. Un argument du coût qui a son importance dans le choix de son intégration face à la puissante mémoire HBM/HBM2 (lire plus bas).
Côté format, elle existera en modules de 8 Go, 16 Go et 32 Go et pourra être couplée à des bus mémoire de 256 à 384 bits. Dans un premier temps, les constructeurs de cartes graphiques devraient s’en tenir à l’utilisation de modules de 8 Go. Ce qui est techniquement important dans la GDDR6, c’est que sa vitesse sera comprise en 12 Gbit et 16 Gbit. Une vitesse importante qui lui permettrait de tenir tête à la reine de mémoires : la HBM.
Moins chère et presque aussi rapide que la HBM2
La High Bandwith Memory ou HBM est une mémoire à très haute performance et à faible encombrement qui a commencé sa vie dans les produits grand public dans les cartes graphiques AMD Radeon R9 Fury en 2015. Cette mémoire consiste en un empilement de 8 « couches » de mémoire sur un seul package intégrant un contrôleur mémoire. Un format qui permet d’économiser beaucoup de place et qui profite d’un bus mémoire ahurissant : dans le cas de la R9 Fury X, le bus mémoire était de 4096 bit quand les cartes Nvidia ne profitent que d’un bus mémoire de 256 voire 384 bit.
Mais outre le fait que ce bus mémoire ne fait pas tout – les cartes Nvidia restent les championnes de la puissance – la HBM et sa seconde version la HBM2 ont un très gros défaut : elles coûtent horriblement cher à produire. Et c’est là que la GDDR6 sort son atout : à 14 Gbit et couplée à un bus, de 384 bit, la GDDR6 peut proposer une bande passante mémoire de 672 GB/s, soit un peu plus que la Nvidia Titan V qui utilise de la HBM2 (652 GB/s). La GDDR6 a donc des armes pour lutter contre sa rivale, même si elle n’offre pas la même latence et s’avère plus encombrante.
Vers le graphique et l’au-delà
Ceux qui suivent l’actualité des processeurs graphiques (GPU) et/ou ceux qui se passionnent pour les cryptomonnaies savent que ces composants très puissants font bien d’autres choses que permettre de jouer aux jeux vidéo. Il en va de même pour la GDDR6 qui profite de l’engouement pour les GPU et les mémoire rapides pour s’inviter non seulement dans nos ordinateurs, mais aussi dans les consoles de jeu, les voitures autonomes ou encore les applications liées à l’IA.
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