Même s’ils ont été présents quelques mois ?” à titre de test en 2006 ?”, les films Gaumont font figure de grands absents sur les plates-formes de vidéo à la demande (VOD) en ligne. Mais à la rentrée 2007, le
producteur rectifiera le tir : une première sélection de cent films de son catalogue sera mise en vente, anciens titres comme nouveautés, grands succès comme échecs commerciaux en salle (La Boum, OSS 117, Hôtel de la Plage, La
Gloire de mon père, Un taxi pour Tobrouk, Quelques messieurs trop tranquilles, etc.). ‘ Jusque-là, on estimait que le marché n’était pas structuré, explique-t-on chez le producteur. Mais devant
la volonté des pouvoirs publics, notamment dans la lutte contre le piratage, il est temps que Gaumont s’y mette. ‘Pendant le quatrième trimestre 2006, Gaumont avait fourni aux plates-formes (TF1 Vision, CanalPlay, Orange, Club Internet, VirginMega, France Télévisions, etc.) six titres ?” Les Visiteurs, Les Rivières
pourpres, Palais royal, Il était une fois dans l’Oued, La Folie des grandeurs et Léon ?” et en avait tiré un premier enseignement. A savoir, un vrai impact sur les volumes de consommation des plates-formes
fondées sur les box des FAI. Parce que le programme est regardé sur le téléviseur et non pas sur un écran d’ordinateur. Et parce que la VOD bénéficie de la puissance marketing et du savoir-faire des FAI (newsletters, informations par e-mail, etc.)
auprès d’un parc de consommateurs d’une certaine manière captifs, c’est-à-dire leurs abonnés ADSL. Ils n’ont pas besoin d’aller les chercher.
Un contexte plus favorable
Les négociations sur la VOD avec les FAI, qui devaient reconduire le premier accord de 2005, sont toujours
au point mort. Mais un autre élément est venu jouer en faveur du déblocage : l’annonce, à l’issue du conseil des ministres du 25 juillet dernier, de la création d’une
commission pour développer les offres légales de téléchargement.Dans la foulée, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a adressé le 1er août une lettre de mission à la ministre de la Culture, Christine Albanel, publiée sur le
site Internet de
l’Elysée. Il lui demande, entre autres, de ‘ [favoriser] la mise à disposition du public d’offres commerciales attractives de musique, de films et de toutes les formes de créations enregistrées sur les nouveaux réseaux
fixes et mobiles. La chronologie des médias doit poursuivre son adaptation. Vous inciterez les titulaires de catalogues à numériser leurs ?”uvres et à les distribuer sur tous les supports ‘.La révision de la chronologie des médias était justement l’une de revendications des FAI, qui voulaient pouvoir proposer des films en ligne en même temps que leur sortie en DVD. D’ores et déjà, Gaumont a revu les choses. Ses films
seront en location sur Internet (*) trente jours après la publication des DVD (alors que l’accord datant de 2005 prévoyait un délai de plus de deux mois).Le producteur n’interdit pas un alignement de la VOD sur les DVD mais, dans ce cas, il demandera aux plates-formes une rémunération majorée de 25 %. Hormis ce cas particulier, Gaumont pratique les mêmes tarifs auprès de tous les
distributeurs en ligne, soit une rémunération minimale de 1,60 euro par nouveau film et de 1,20 euro pour un titre de catalogue.Le producteur prévoit également un mécanisme de ‘ rémunération minimale garantie en fin d’exploitation ‘. C’est-à-dire que si, une fois la période d’exploitation des ?”uvres terminée, les
revenus perçus par Gaumont sont en dessous d’un seuil prédéfini, l’opérateur compensera le manque à gagner.La sélection des films proposés sera en effet renouvelée. ‘ Nous sommes contre le concept de vidéothèque éternelle numérique, précise-t-on au sein de Gaumont. Cela s’appelle dormir sur les
rayonnages. Or une ?”uvre, ça se travaille, on la met en avant. ‘ Le producteur est notamment favorable à la constitution temporaire de packs de films, à l’occasion d’un événement particulier (décès d’un acteur par
exemple), mais refuse les formules d’abonnement, qui reviennent, selon lui, à faire de la télévision. Enfin, d’ici à 2008-2009, Gaumont compte fournir 30 % de son catalogue en haute définition. Une trentaine de films ont déjà été encodés
en HD.(*) Rectificatif du 9 août 2007 : les films de Gaumont seront en location sur Internet, pour du streaming ou une visualisation en diffférée, et non pas dans le cadre d’une vente définitive, ce que très peu de plateformes
proposent.
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