Le géant Microsoft, qui ne peut décidément rien faire comme les autres, a son propre salon à lui tout seul. L’événement a lieu tous les ans à Redmond, en plein Windowsland, et rassemble plus de 100 journalistes de la presse spécialisée jeu vidéo du monde entier. Cette année, la journée s’est déroulée en deux temps : une partie “présentation” le matin et une partie “salon” l’après-midi. Pour la présentation, Microsoft avait mis le paquet : DJ, écran géant, démonstrations soigneusement répétées pour un véritable petit show à l’américaine. C’est Ed Fries, vice-président de la division jeux, qui a donné le coup d’envoi de l’édition 2001 du Gamestock avec un discours d’introduction en forme de mode d’emploi. Comment faire passer le marché du jeu vidéo à la “prochaine étape” ? En s’attirant les faveurs du grand public. Et grâce à la Xbox de préférence. Une démonstration en quatre points, plus ou moins discutables. Selon Fries, les jours où l’on “se battait avec la 3D” seraient révolus. Le jeu vidéo a connu une période de transition durant laquelle la majorité du travail était de “faire passer des genres établis au format 3D”. Nous en aurions “fini avec ce travail”. Une opinion qui apparaît très optimiste. Trop de titres actuels font encore une pauvre utilisation de la 3D et gèrent mal les problèmes de caméra. Secundo, la “bataille épique” et la “compétition” qui font rage dans ce marché très prisé pousseraient développeurs et éditeurs à l’innovation. Là encore, l’expérience montre que l’on serait plutôt dans la situation inverse. Point suivant : nous nous apprêterions à “laisser les univers de dessin animé derrière nous”. Il est vrai que certains titres aux graphismes étonnants de réalisme (jeux de course, jeux de sport…) prouvent que l’ère tant attendue du photo-réalisme est à portée de polygone. Et le grand public se contrefiche d’aller démolir du Zerg sur une planète lointaine. Endosser l’uniforme crédible d’agent secret, par contre… L’idée la plus importante semblait cependant être la nouvelle direction que le jeu vidéo se devait d’adopter afin de toucher ce fameux mass-market. Toujours selon Fries, le salut ne dépendrait pas du online gaming, ni de l’émergence d’un nouveau genre de jeu révolutionnaire. La solution, ce serait un univers similaire à celui d’un “film, d’un livre, ou d’une pièce de théâtre”, un univers “en connexion étroite avec la vie [des gens] et leurs expériences”. “Créer de l’art” serait le nouvel objectif à poursuivre, afin de faire du jeu vidéo, le “divertissement du futur”. Beaucoup ont déjà essayé, et beaucoup se sont cassé les dents en perdant de vue ce qui fait la spécificité du média jeu vidéo : l’interactivité. Proposer des univers vivants et crédibles, c’est bien. Mais s’il n’y a rien à faire dedans, c’est du gâchis. Parce que malgré les tentantes analogies, un jeu vidéo n’est ni un film, ni un livre, ni une pièce de théâtre. Overgame couvre le Gamestock 2001 en direct des Etats-Unis et en direct, ou presque de la rédaction en France. Suivez les liens dans la zone habituelle…
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