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Galileo, le GPS européen, est sauvé

Le financement du projet européen de positionnement par satellite, concurrent du GPS américain, est assuré. Les Vingt-sept ont décidé d’utiliser des fonds agricoles inutilisés.

Le projet européen de positionnement par satellite Galileo qui était menacé par la défaillance du secteur privé et par les réticences de l’Allemagne sur les modalités de financement, est désormais sauvé. Les ministres du Budget de
l’Union européenne sont parvenus vendredi 23 novembre, tard dans la soirée, à un accord sur le financement de ce projet phare appelé à rivaliser avec le GPS américain, et pour lequel manquait la bagatelle de 2,4 milliards d’euros.
‘ Nous avons un accord. Tout l’argent provient de fonds inutilisés, notamment de l’agriculture ‘, a déclaré un porte-parole de la présidence portugaise de l’UE.Faute de compromis avant la fin de l’année, Galileo risquait tout simplement d’être abandonné, puisque le retard déjà accumulé (plus de cinq ans) aurait pu le rendre obsolète par rapport à la nouvelle version du GPS, dont l’accès est
gratuit.
Le démarrage de Galileo est fixé à 2013.L’Allemagne a voté contre l’accord et l’Espagne s’est abstenue, ce qui ne représente pas une minorité de blocage. Berlin ne voulait pas de cette manipulation, qui risquait, selon elle, de créer un dangereux précédent, et estimait que
les fonds qui ne sont pas dépensés doivent revenir dans ses coffres, soit 500 millions d’euros rien que pour elle en 2007.

Partage du gâteau

L’Allemagne proposait de procéder au financement des satellites de Galileo par des contributions nationales à l’Agence spatiale européenne (ESA), ce qui aurait garanti un meilleur ‘ retour ‘ sur investissement
aux entreprises allemandes. Mais aucun autre Etat membre n’a voulu de cette solution.Berlin craint que ses entreprises, essentiellement des entités moyennes sur ce marché, n’obtiennent pas leur part du gâteau dans les appels d’offres, et soupçonne la France de vouloir rafler la mise grâce à ses géants du
secteur.Jacques Barrot, commissaire européen aux Transports, a proposé de diviser le marché en six lots et suggéré qu’aucune entreprise ne puisse être chef de file dans plus de deux lots. Un porte-parole du ministère allemand des Transports a
estimé qu’une telle garantie ‘ offrirait des avantages décisifs pour l’industrie aérospatiale allemande ‘.Le consortium qui assurera l’exploitation du système européen est composé de grands groupes industriels : le géant de l’aérospatiale, EADS ; les français Thales et Alcatel-Lucent ; le britannique Inmarsat ;
l’italien Finmeccanica ; les espagnols AENA et Hispasat et le duo germanique formé par Deutsche Telekom et le Centre aérospatial allemand. Beaucoup plus précis que le GPS, Galileo devrait avoir de multiples applications dans des domaines aussi
variés que l’agriculture, les transports ou l’environnement.

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La rédaction, avec Reuters