Il n’y a pas eu de surprise. Le Galaxy S8 annoncé aujourd’hui par Samsung intègre, conformément à toutes les rumeurs, le même module caméra arrière que le Galaxy S7. A savoir un capteur de 12 Mpix épaulé par une optique 36 mm (en équivalent 24×36) ouvrant à f/1.7.
Selon toute vraisemblance, il intègre la même structure de capteur appelée Dual Pixel Sensor qui fait que chaque photosite participe à la mise au point tout en captant des informations colorées. Une techno qui a permis à Samsung de surclasser la concurrence dans la réactivité, la rafale et la mise au point. Mais cette avancée se fait au détriment de la qualité d’image pure, inférieure avec le Galaxy S7 à son prédécesseur le Galaxy S6.
A la façon d’Apple, le géant coréen ne fait donc pas appel à un nouveau composant et préfère se concentrer sur les améliorations logicielles. Qui ne sont pas légion côté photographie…
Amélioration logicielle… et caméra à selfies
La première nouveauté est une technologie appelée Multi-frame Processor qui combine trois images en une seule afin de réduire le bruit numérique et améliorer la qualité d’images. Si le procédé de combinaison est déjà connu, la nouveauté ici est que si cette technologie était jusqu’ici employée pour les clichés en basses lumières, semble ici tirer parti de la rapidité du capteur et de la puissance du processeur pour être utilisée sur les shoots d’action. Le test vérifiera cette promesse.
L’autre amélioration photographique vient de la caméra en façade, dont la définition passe de 5 Mpix sur le Galaxy S7 à 8 Mpix sur le nouveau S8. Le gain de définition est évident mais si l’ouverture demeure à f/1.7, nous n’avons pas de précision sur la taille des pixels – plus les photosites sont grands, mieux ils captent la lumière. Dans tous les cas, les selfies devraient être de meilleure qualité sur ce nouveau terminal. Pour ceux que ça intéresse….
Pas de réponse à Apple
Le second module caméra d’Apple est peut-être imparfait (optique moins lumineuse, capteur plus petit), mais fait de l’iPhone 7 Plus le champion des portraits puisque sa focale « standard » de 56 mm f/2.8 est bien plus adaptée à cet exercice que les traditionnels grands angles qui déforment nez et visages.
On est logiquement un peu déçu que Samsung ne daigne pas répondre à Apple dans ce domaine, d’autant que la grande majorité des constructeurs proposent désormais des terminaux à double module qui permettent d’élargir le champ des possibles : capteur n&b pour Huawei, ultra grand angle pour LG, etc.
Qualité suffisante
Peut-être Samsung n’aime-t-il pas l’idée d’incorporer deux capteurs au dos de l’appareil ? Peut-être que le tremblement de terre qui a frappé l’usine de capteur de Sony (Kumamoto, Japon) en avril 2016 dernier a-t-il ralenti le rythme de développement des capteurs mobiles ? Ou peut-être les ingénieurs de Samsung ont-ils décidé de garder une techno sous le coude pour le prochain terminal haut de gamme de la marque, jugeant la qualité actuelle suffisante ?
Peu importe : le conservatisme de Samsung dans l’un des domaines les plus discriminant dans le choix d’un téléphone – la qualité du module caméra – comporte un risque. Celui de perdre le leadership dans la catégorie : outre les constructeurs chinois et taïwanais qui sortent de bonnes surprises (tel le ZenFone 3 Deluxe, d’Asus, qui se place second dans notre top 10 des meilleurs photophones) il faut aussi compter sur Apple qui devrait lancer son nouvel iPhone en septembre.
Il est probable que Samsung a encore peaufiné sa partie logicielle (excellente) et encore amélioré les performances de son module caméra. Il est (aussi) probable que le S8 se place toujours très bien dans les classements quand il sortira. Mais les photographes en attendaient un peu plus du champion coréen.
Retrouvez tout ce qu’il faut savoir sur le Galaxy S8 dans notre dossier spécial.
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