L’officialisation du Samsung Galaxy Note 8 a confirmé la majorité des rumeurs à son sujet. Sans surprise, il est équipé du stylet (et ses fonctions associées) qui manquait aux clients français de la marque depuis près de trois ans. Le Note 8 se démarque également du Galaxy S8 par l’intégration d’un second module caméra, avec une focale plus resserrée : un équivalent 52 mm contre 26 mm pour le module principal. Comme sur l’iPhone 7 Plus, Samsung opte pour une focale adaptée au portrait : contrairement aux modules grand angle, adaptés aux paysages mais qui ont tendance à déformer les sujets, les focales à partir de 45/50 mm (en équivalent 35 mm) sont plus respectueuses des perspectives et se rapprochent de la perception de l’oeil humain – les visages paraissent ainsi plus naturels.
Un second capteur moins fulgurant
Le second module caméra du Galaxy Note 8 est équipé d’un capteur similaire à celui de l’iPhone 7 Plus, un modèle de 12 Mpix au format 1/3,6″, de plus petites dimensions que le capteur principal (1/2,55″). Le modèle de Samsung a cependant l’avantage de profiter d’une optique un peu plus lumineuse que celle de son concurrent : f/2.4 contre f/2.8 pour l’iPhone 7 Plus. C’est certes bien moins lumineux que le capteur principal (f/1.7), mais cela semble suffire : les photos que nous avons pu prendre en intérieur avec le Galaxy Note 8 profitaient d’une meilleure exposition et d’un niveau de détails supérieur à ce que produit le second capteur de l’iPhone 7 Plus.
L’arrivée de cette seconde focale est une excellent nouvelle, mais deux éléments viennent tempérer notre enthousiasme. Le premier concerne la vitesse de mise au point du second capteur, utilisé en plan serré (mode portrait). Dépourvu de la technologie d’autofocus Dual Pixel du capteur principal qui utilise tous les pixels pour faire le point, le second requiert davantage de temps pour obtenir une image nette. Il serait sévère d’assimiler cela à un défaut tant la vitesse de mise au point du capteur principal du Galaxy Note 8, identique à celle du Galaxy S8 (nous le soulignions dans notre top 10 des smartphones photo), est spectaculaire. Quoi qu’il en soit, sans Dual Pixel, l’autofocus en mode portrait n’est pas aussi fulgurant que celui en plan large.
Une grande liberté d’usage, des algorithmes perfectibles
La seconde faiblesse concerne la gestion de l’effet bokeh, le flou d’arrière-plan si cher aux fabricants de smartphones depuis quelques mois. L’enjeu est de recréer artificiellement cet effet, qui met si bien en valeur le sujet, en utilisant des algorithmes. En effet, puisque les capteurs des smartphones sont trop petits pour recréer cet effet de manière naturelle, ce sont des lignes de code qui font le travail. La difficulté étant moins de flouter l’arrière-plan que de reproduire des images naturelles sans que les éléments du premier plan ne soient « mangés » par le flou. A ce jeu, les premiers pas de Samsung sont encourageants, bien que parfois maladroits.
Les portraits obtenus lors de nos prises en main sont certes agréables à l’oeil, mais la partie logicielle a souvent eu du mal à délimiter le sujet avec précision, ajoutant – à tort – une dose de flou sur quelques mèches de cheveux ou sur un bout de peau. Si ces défauts sont aussi présents chez Apple ou OnePlus, ils se font davantage sentir avec le Galaxy Note 8.
Il est cependant très probable que Samsung continue de travailler son sujet pour améliorer son logiciel. Après tout, Apple s’est offert de longues semaines de version bêta pour peaufiner son mode portrait.
Un avant-goût de Galaxy S9
Comme évoqué dans notre article de prise en main, le Galaxy Note 8 peut utiliser ses deux capteurs arrière de concert pour capturer deux images simultanées. Une fois un portrait réalisé, une prise de vue plus large est automatiquement ajoutée à la galerie. L’option permet de mieux profiter de la richesse matérielle du smartphone et s’associe à la possibilité de doser le niveau de flou à sa guise. Une liberté totale, qui pourrait faire pencher la balance en faveur du Galaxy Note 8.
Après nos deux prises en main du Galaxy Note 8, difficile de reprocher à Samsung de suivre les traces d’Apple, dont l’offre – comme celle de OnePlus 5 ou du Xiaomi Mi6 – permet de jongler entre deux des usages les plus répandus en photo : le portrait et le paysage. Cette nouveauté justifiera-t-elle à elle seule l’achat d’un Galaxy Note 8 ?
Avec un OnePlus 5 proposant un mode portrait certes moins prononcé mais tout de même intéressant et vendu deux fois moins cher (499 euros, contre 1009 euros pour le Note 8), c’est peu probable. Elle pourrait en revanche achever de convaincre les amateurs de stylet et de très grand format. Les autres pourront toujours la considérer comme un avant-goût du Samsung Galaxy S9.
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