Le calcul coopératif consiste à partager une tâche informatique entre plusieurs machines. C’est une des fonctions qui a poussé à inventer Internet, à une époque où le temps de calcul était rare et cher. Avec l’augmentation de la puissance des ordinateurs personnels, cette pratique s’est démocratisée. De nombreux projets enrôlent des participants bénévoles pour mener à bien des recherches demandant d’énormes calculs.
Process Tree Network se propose de rentabiliser ce système en louant à distance votre ordinateur quand il est inutilisé. La rénumération sera, au dire même des créateurs de ce site, assez symbolique. Le seul moyen de rendre cette activité rentable, c’est de convaincre vos amis de participer à cette entreprise, ce qui permet de toucher un pourcentage. Selon les responsables, plus de 26 000 ordinateurs sont déjà référencés même si la nature des calculs effectués n’est pas précisée. Reste que cette version moderne de commerce pyramidale fleure légèrement l’arnaque et que l’on peut se poser la question de sa légalité en France.Plus passionnant est le projet du Seti
(Search for ExtraTerrestrial Intelligence). Le but de l’entreprise est de détecter la présence d’un message en provenace d’extraterrestres dans les ondes captées par radiotélescope. Comme l’analyse de ces ondes demande une masse de calculs phénoménale, le Seti a organisé, via Internet, la plus grosse opération de calcul coopératif au monde. Pour y participer, il suffit de se connecter pour télécharger le logiciel d’analyse et une première tranche de données. Le succès est énorme : 1 800 000 ordinateurs ont totalisé plus de 240 000 années de calcul.Le but du Gimps
(Great Internet Mersenne Prime Search) consiste à trouver des nombres premiers d’un type particulier, dits nombres de Mersenne. Malgrè le caractère un peu ésotérique de cette recherche, la puissance moyenne cumulée des machines participantes dépasse le téraflops, soit, selon le Gimps, une puissance comparable à celle de dix-huit ordinateurs Cray T932. Un prix de 100 000 dollars est offert par l’Electronic Frontier Fondation pour la découverte du premier nombre premier ayant plus de 10 millions de chiffres.Le calcul des décimales de Pi est une histoire qui occupe les hommes depuis près de 4 000 ans. Durant toutes ces années, pour calculer Pi avec, par exemple, un million de décimales, il fallait calculer toutes les décimales jusqu’à un million. Ce type de calcul n’est pas facilement partageable. Le record actuel est tenu par Takahashi et Kanada avec plus de 200 milliards de décimales calculées sur un très gros ordinateur Hitachi. Mais grâce aux découvertes de David Bailey, Peter Borwein et Simon Plouffe, puis du Français Fabrice Bellard, il existe depuis peu des formules permettant de calculer les hexadécimales de Pi aussi loin que l’on veut, sans avoir à les calculer toutes. Et là, il est possible de partager le travail entre plusieurs ordinateurs. C’est le but du projet Pihex : trouver la deux cent cinquante mille milliardième hexadécimale (décimale à base 16) de Pi. Cela nécessiterait l’équivalent de quelque sept cents ans de travail dun Pentium à 90 Mhz. Commencé en septembre 1998, ce calcul sera terminé dans quelques mois.
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