Avec plus de 600 faillites de start-up aux États-Unis en l’an 2000 et l’annonce des premiers plans sociaux de la net économie, on oublie qu’il existe des entreprises internet déjà rentables, ou qui le sont potentiellement. Oui, il est possible de gagner de l’argent sur internet ! À condition d’éviter quelques erreurs élémentaires. En général, une entreprise doit avant tout démontrer qu’elle va dégager du profit, de la valeur (d’usage et financière) et de l’intégration sociale. Il est clair que les créateurs de start-up ont perdu de vue ces objectifs. Et c’est souvent l’échec assuré. Car, tout d’abord, il existe trop de business modèles qui ne sont que des” me too models “. Trop souvent internet copie un métier existant et le reproduit servilement sur la toile. Dès lors, il y a des chances pour que les projets web qui viennent concurrencer l’économie traditionnelle échouent. Internet doit soit étendre les activités existantes, soit en créer de nouvelles (moteurs de recherche tels que Yahoo, par exemple).Ensuite, certains ” entreprenautes ” se sont caractérisés par leur opportunisme et l’illusion de l’argent facile. Pour créer une start-up, il faut avoir le besoin irrépressible de créer… une entreprise. Ici comme ailleurs, le phénomène de mode aura été nuisible. Enfin, on constate souvent une absence de produits spécifiquement dédiés au net. Les produits immatériels (les logiciels, l’information) ou les services (le conseil, les offres d’emploi, etc.) sont parfaitement adaptés au net : ils peuvent être transportés à la vitesse de la lumière. Les produits matériels, eux, ne peuvent profiter d’internet que si d’autres structures ?” les fameux mortars ?” existent au préalable. C’est pourquoi une messagerie électronique ou un site de téléchargement de musique ont leurs chances là où un site d’e-commerce de produits ” durs “devra trouver un relais dans le monde réel. Car c’est bien l’activité traditionnelle qui rendra rentable l’e-activité.Rappelons que les start-up qui réussissent ont trois ans et plus, et ont démarré avant la déferlante aveugle du capital-risque. Certains investisseurs ont plongé dans le bain du jeunisme ambiant : vingt ans, et un look streetwear, n’ont jamais été un gage de compétence. Dans internet, un peu de bouteille peut aussi être utile. D’ailleurs, les entreprises de la net économie qui survivent, aujourd’hui, sont souvent dirigées par de vieux routiers, ou des managers professionnels, à la demande de leurs actionnaires. Enfin, n’oublions pas que sur les quelque qua-tre millions d’entreprises qui se créent chaque année en France, seule une sur cinq survit au bout de trois ans. Il n’y a pas de raisons qu’il en soit autrement sur le net.
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