01net. : Vous avez dévoilé ce 1er février un partenariat avec Microsoft, présenté comme une ‘ première ‘. Quelles en sont les grandes lignes ?
Gérard Collomb : Cet accord porte sur trois grands points. Le premier concerne le développement du tissu économique lyonnais pour tout ce qui touche aux nouvelles technologies. Nous avons aujourd’hui
30 000 emplois dans ce secteur, avec des industries de logiciels comme Cegid (présidé par Jean-Michel Aulas, également à la tête de l’Olympique lyonnais), mais aussi un secteur du jeu vidéo important. L’engagement de Microsoft est d’aider
les plus petites firmes à pouvoir se développer (1). Pour le jeu vidéo par exemple, un concours va être organisé et, tous les ans, le vainqueur sera aidé par Microsoft, qui lui offrira à la fois ses moyens techniques et toute la puissance de
son savoir-faire marketing.
Le deuxième point, et il est important, concerne l’e-administration, avec un objectif : l’introduire auprès de tous les habitants de notre ville. Au-delà de ce partenariat avec Microsoft, il est à noter qu’une partie de
l’administration de la ville de Lyon est équipée de logiciels Microsoft et qu’une autre est équipée de logiciels libres. Nous avons là une coexistence bénéfique.Et le troisième point ?
Il concerne une action internationale que nous menons depuis quelques années pour réduire la fracture numérique entre les pays du Nord et ceux du Sud. Nous travaillons en particulier sur l’Afrique de l’Ouest et sur l’Amérique du Sud. C’est
un domaine où nous souhaitons engager pleinement Microsoft.Justement, où en est le dossier du Fonds de solidarité numérique, qui avait été lancé en 2003 ?” sur une initiative lyonnaise ?” à l’occasion du Sommet mondial des Nations unies pour la société de
l’information (SMSI) ? Quel est son budget actuel ?
Ce fonds doit être doté de trois millions d’euros.C’est une somme qui paraît dérisoire !
Oui, c’est une petite somme,. Mais cela permet de développer un certain nombre d’actions concrètes. Lorsque vous investissez trois millions d’euros dans des pays africains et que vous recyclez un certain nombre d’ordinateurs européens
?” qui aujourd’hui nous apparaissent obsolètes mais qui là-bas font figure de merveilles technologiques ?”, vous faites quand même beaucoup de choses de nature à changer le cours de la vie des gens.
Par exemple, en association avec Microsoft, nous allons travailler à l’informatisation des services de l’emploi dans quelques pays d’Afrique. Pour Microsoft, cela représente concrètement 150 000 euros, plus une aide technique
sur les territoires concernés. Nous avons aussi quelques projets dans le domaine scolaire et dans celui de l’e-learning.Vous évoquiez le jeu vidéo. Les parlementaires viennent d’adopter, dans le cadre du projet de loi dit ‘ Télévision du futur ‘ un crédit d’impôt pour ce secteur. Quelle est la situation de cette industrie
dans la région lyonnaise ?
C’est un secteur très important puisque les entreprises qui y travaillent représentent à elles seules 5 % du marché mondial du jeu vidéo. Dans cette perspective, la mesure du crédit d’impôt est de nature à redonner un second souffle à
cette industrie dans l’Hexagone. Car nous avions, dans ce domaine, un vrai problème financier.
Un pays comme le Canada attirait en masse les développeurs, ils y trouvaient de bonnes conditions de travail et des dispositifs d’aide de la part du gouvernement local. Ce que nous allons faire prochainement avec Microsoft va permettre à
tous ces jeunes éditeurs de développer davantage leur action et, grâce au crédit d’impôt, d’embaucher.
(1) Notamment dans le cadre du programme IDEES (Initiatives pour le développement économique des éditeurs et des start-up), par lequel Microsoft fournit aux acteurs concernés assistance technologique, support commercial
et marketing ainsi que soutien à l’internationalisation. Ce projet, lancé en France en 2006, devrait être dupliqué en Chine et en Israël en 2007.
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