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G Cloud : Logitech annonce enfin sa console de cloud gaming… et on retourne se coucher

Annoncée aux Etats-Unis et au Canada, la console de Logitech reprend les codes ergonomiques de la Switch. Si elle est capable de faire tourner les jeux Android, sa principale fonction reste, comme son nom l’indique, l’usage des services de cloud gaming. Mais uniquement en Wi-Fi. Et à un tarif élevé.

Sa mission est dans son nom : la nouvelle et première console portable de Logitech a été conçue pour vous permettre de profiter des services de jeu dans le cloud. Appelée fort logiquement « G Cloud » ou le G fait références aux produits ludiques du suisso-américain Logitech, cette console dont nous avions déjà eu quelques échos n’est pas un concurrent du Steam Deck. Alors que la console de Valve, dont les volumes de livraison ne cessent d’augmenter, est une machine qui vous propose de profiter de votre ludothèque PC, ici, point d’architecture x86 ou de possibilité de faire tourner les titres que vous avez achetés sur Steam.

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Codéveloppée avec le Chinois Tencent, la G Cloud est une console qui trouve ses racines technologiques dans le monde des smartphones – puce Snapdragon 720G avec 4 Go de RAM et 64 Go de stockage extensible par Micro SD. Son ergonomie repose sur le principe d’une Switch Lite (monobloc) mais plus confortable (écran 7 pouces). Et son offre ludique est basée, côté pile, sur les services de cloud gaming – Xbox Cloud, GeForce Now, etc. mais aussi Steam Remote Play chez vous. Côté face, son système Android lui permet de profiter de vos titres du Play Store.

Le jeu local est donc possible, mais la puce n’est la plus puissante du genre. Sa vraie mission, c’est bel et bien le cloud… en Wi-Fi.

Wi-Fi 5 only, et une belle promesse d’autonomie

Au rang des absents, on note avec un certain déplaisir l’unique présence d’une connexion Wi-Fi. Pas de 4G/5G pour le jeu dans les transports – mais soyons honnêtes, vous n’avez pas envie de perdre une partie à cause de soucis de connexion dans le métro. Mais surtout, cette connexion sans-fil est limitée à un « vieux » standard : le Wi-Fi 5. Sans coquetterie aucune, alors même que le Wi-Fi 6E commence à supplanter le Wi-Fi 6 dans les PC moyen de gamme et les routeurs, la présence du Wi-Fi 6 aurait été la bienvenue. Vu les débits, et les bénéfices de qualité de connexion et de couverture que propose le Wi-Fi 6 par rapport au 5, ce n’était pas du luxe de parier un peu sur l’avenir.

Logitech a été moins rat sur la batterie : avec ses 6 000 mAh, cette batterie Li-Ion promet jusqu’à 12h de jeu. Une belle promesse rendue possible par la puce employée et l’usage cible. Gravé en 8 nm, le Snapdragon 720G n’est d’une part pas une puce très énergivore à la base. Dans l’usage cible, il sera principalement sollicité dans des opérations de décodage de flux vidéo (dans le cloud gaming, les images sont calculées par les serveurs distants) et d’envoi des commandes. Ça consomme moins de joules que le calcul 3D local. À cela s’ajoute le fait que Logitech a choisi un écran basé sur la technologie LCD, peu énergivore par rapport à l’OLED.

L’écran comme atout

De prime abord et à la simple lecture de la fiche technique, l’arme fatale de cette console connectée, c’est l’écran. Logitech a peut-être fait l’impasse sur l’OLED, mais d’une part la technologie IPS employée est éprouvée et durable (tous les OLED ne peuvent pas en dire autant). Mais surtout ses dimensions et ses spécifications sont bonnes : une dalle de 7 pouces affichant de la Full HD (1920 x 1080 pixels) avec une luminosité allant jusqu’à 450 cd/m² (ou nits). Seul le rafraîchissement de 60 Hz est un peu léger au regard des standards actuels des smartphones et des écrans gamers. Mais il colle avec les standards du Cloud gaming mobile.

Pourquoi affirmer que ces spécifications sont plutôt « bonnes » ? Parce que le chemin a déjà été défriché. Autant par les différentes itérations de consoles portables – notamment la Switch pour ce facteur de forme – que par les mutants du monde PC. Les Steam Deck, AYA Neo et autres GPD Win, qui ont testé à peu près tous les formats allant de 5,5 à 8 pouces, permettent d’affirmer que le juste milieu est une console avec un écran 7 pouces, si possible Full HD (pour la lisibilité des textes surtout) et pesant moins de 600 g – ici, 463 grammes.

Un tarif très (trop ?) élevé

L’atout de la G Cloud est l’alliance de l’ergonomie console, d’une bonne autonomie et d’un bel écran. Un confort qui se paye : la console est lancée à 299 dollars HT dans un premier temps aux Etats-Unis pour un prix public après lancement de 349,99 dollars, toujours hors taxes. Traduit en euros avec les taxes, on arrive au-delà des 420 euros. Et ça fait cher, bien trop cher par rapport aux offres de Nintendo et Valve.

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Côté Nintendo, on paye 200 euros pour la Switch Lite, 280 euros pour la Switch normale (2nde gen) et 360 € pour la Switch OLED. Chez Valve, les prix vont de 419 euros (64 Go eMMC), 549 euros (256 Go NVMe) et 679 euros (512 Go NVMe, verre anti-reflets, + bundle). Ces deux types de consoles ont leurs défauts, mais elles ont surtout de gros avantages : le catalogue énorme de votre PC pour la Steam Deck, des jeux exclusifs et de plus en plus de jeux indés chez Nintendo. Et, surtout, du jeu hors ligne – donc en mobilité – de qualité. Quand la console de Logitech doit se contenter de titres Android dans cette configuration.

À la manière d’un iPad classique familial, la G Cloud est le type de console que l’on laisse sur la table du salon pour jouer à la maison quand tout le reste de la famille regarde la TV. Mais contrairement à l’iPad, la G Cloud permet essentiellement de jouer (même si regarder YouTube reste possible), et elle coûte seulement 80 euros de moins qu’une PS5. Outre les consoles déjà existantes, la G Cloud va devoir affronter les smartphones. Prenez un modèle comme le Honor X8, qui intègre un écran IPS de 6,7’’ à 90 Hz et est propulsé par une puce déjà suffisamment puissante pour les jeux Android (Snapdragon 680 5G). Ajoutez-lui une simple manette ou un autre adaptateur, et vous en faites une machine adaptée au cloud gaming… mais bien plus polyvalente – c’est un smartphone !

Logitech a donc intérêt de jouer des coudes marketing (le tapage, ça marche parfois). Ou de revoir ses prix à la baisse : dans une période où tout augmente, un énième appareil électronique à plus de 400 euros n’est sans doute pas la priorité des ménages qui peinent à payer leurs factures énergétiques. Le mieux serait, selon nous, outre une baisse importante du prix, de lancer une version plus aboutie techniquement qui justifie un tel prix.

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