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Fusion HP-Compaq : un pronostic difficile à faire

Oui, non, peut-être… La communauté financière multiplie les opinions sur les bienfaits ou non du mariage entre les deux géants et surtout sur les chances de voir l’accord aboutir ou échouer. Mais à quelques heures de la recommandation déterminante du cabinet Institutional Shareholder Services, impossible de déceler dans quel sens la balance penchera.

Ce soir, après la clôture de Wall Street, le cabinet Institutional Shareholder Services (ISS) livrera son avis sur la fusion HP-Compaq.L’échéance est importante : il y a de fortes chances que la recommandation de l’ISS soit suivie par nombre d’investisseurs des deux entreprises lorsqu’ils voteront, le 19 mars (vote des actionnaires HP) et le 20 mars (vote des actionnaires Compaq), pour avaliser ou non la fusion.En attendant, le pronostic est particulièrement difficile à faire. Si les analystes financiers ont pour la plupart une idée sur la question, tous divergent.Mark Altherr, du Credit Suisse First Boston, par exemple, croit en la fusion. Cet analyste s’appuie, entre autres, sur un document récemment remis par IDC à ses clients, qui soutient l’accord. ” Le rapport d’IDC va rendre la bataille un peu plus difficile pour les opposants à la fusion ” juge t-il.Autre élément favorable : les bons résultats et les prévisions encourageantes de la compagnie texane qui devraient rassurer les actionnaires de HP.Richard Chu, de SG Cowen, voit lui aussi les actionnaires avaliser la fusion entre HP et Compaq. Il escompte la même décision de la part des autorités de régulation américaines et européennes. Mais n’explique pas les raisons de son choix.Du côté des pessimistes, Kimberly Alexy, de Prudential Financial, aura été l’une des rares à détailler son opinion sur les propositions de Walter Hewlett, figure de proue de l’opposition à la fusion.Pas d’accord avec la préconisation de ce dernier d’abandonner les serveurs NT, elle se dit à l’unisson avec nombre d’idées de Walter Hewlett. Elle juge, en particulier dangereux d’acheter une société comme Compaq, spécialisée dans des produits à faible rendement que sont les PC. ” Si l’issue de ma bataille ne dépendait que des efforts marketing déployés par la direction de HP, cette dernière l’emporterait sans difficulté ” écrit-elle. ” En revanche, si l’on s’intéresse au contenu, nous nous prononçons en faveur des arguments de Walter Hewlett “.Et de donner diplomatiquement 55 % de chances à l’accord d’échouer lors du vote des actionnaires.Quasiment depuis le début du feuilleton, Ashok Kumar, d’US Bancorp Piper Jaffray, n’en démord pas : l’accord ne sera pas voté. Dès le mois de décembre, il affirmait ainsi qu’Institutional Shareholder Services ne donnerait pas son aval au plan de Carly Fiorina.Difficile dans ce cas d’imaginer que plus de 50 % des actionnaires se rangent du côté de la direction de HP. Malgré tout, rappelle Ashok Kumar, HP n’a pas d’autre choix que d’aller jusquau bout de la procédure de vote.Si la société californienne se désistait avant, elle devrait verser la coquette somme de 675 millions de dollars à Compaq.

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Ludovic Nachury, à New York