Hewlett-Packard aurait obtenu le feu vert de ses actionnaires pour l’acquisition de Compaq. Mais attend toujours celui de la justice. La semaine dernière, un tribunal du Delaware a en effet examiné la plainte de Walter Hewlett, principal opposant à la fusion, qui accuse la direction de HP d’irrégularités. L’agence American Lawyer Media ne tire qu’une certitude de son compte rendu : le juge se prononcera rapidement. Impossible, en revanche, de présumer de sa décision.Résumé des faits : Walter Hewlett accuse Carly Fiorina d’avoir fait pression sur la Deutsche Bank pour que cette dernière vote en faveur de la fusion. Elle aurait, d’une part, tenté d’infléchir la position de la branche gestion de fonds de la banque ?” détentrice de nombreuses actions HP ?”, qui a finalement modifié son avis négatif la veille du vote. Et, d’autre part, celle de la branche banque d’affaires, à laquelle HP a accordé de nombreux contrats. Deux branches en théorie indépendantes.Le tribunal a pu écouter un enregistrement sur lequel Carly Fiorina rappelle à la partie banque d’affaires à quel point la fusion est essentielle pour sa compagnie. Et un autre enregistrement où un dirigeant de cette branche insiste, auprès de ses collègues gestionnaires de la Deutsche Bank, sur le fait que HP est un bon client. Un coup de téléphone aux allures de pression ” amicale “.
Des prévisions plus pessimistes que celles présentées aux actionnaires
L’avocat de Walter Hewlett s’est par ailleurs fait un plaisir d’étaler des documents internes révélant que les managers de HP et de Compaq présagent des lendemains plus difficiles que ceux présentés par la direction aux actionnaires. Selon lui, les prévisions sur les bénéfices en 2003, établies en interne, seraient ainsi inférieures de 20 % à celles présentées officiellement. Mais, pour les avocats de HP, ces extraits sont cités hors contexte et pas représentatifs de la réalité.Au juge de décider si HP a forcé la main à la Deutsche Bank et menti à ses actionnaires.Il reste que la compagnie californienne ne sortira probablement pas indemne de ce procès, même s’il y a acquittement. On savait ses employés peu motivés par une fusion, source de licenciements. Le procès, lui, aura donné l’image, à tort ou à raison, d’un encadrement pas convaincu non plus.Entre-temps, Walter Hewlett a été évincé du conseil dadministration de HP.
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