L’opération, par échange d’actions, permet à deux acteurs ?” et concurrents ?” majeurs de s’associer et de donner naissance au numéro un américain de l’épicerie en ligne.En s’associant, HomeGrocer et Webvan rationalisent leur stratégie de développement et évitent de bâtir des infrastructures redondantes à un moment où il devient difficile de lever des fonds pour des sites de commerce de détail. Au rythme où ils consomment le cash qu’ils ont levé lors de leurs introduction en Bourse, les deux sites se seraient retrouvé à sec avant la fin de l’année.Cette union leur donne les moyens financiers de leur expansion, qui repose sur la création de centres de distribution dans la périphérie de chacune des grandes métropoles qu’ils desservent. Le nouveau groupe dispose d’une réserve de cash de 650 millions de dollars.En effet, Webvan affiche des pertes de 57,8 millions de dollars pour le premier trimestre 2000, pour un chiffre d’affaires de 16,3 millions de dollars. Sa stratégie repose sur la constuction d’hypermarchés automatisés qui desservent trois métropoles américaines ?” baie de San Francisco, Sacramento, Atlanta ?”, mais il reste à Webvan à imposer son modèle.Celui-ci est censé lui permettre de livrer des produits frais et des produits non périssables sans voir ses coûts exploser. Néanmoins, le prix moyen de ces centres de distribution se situe aux alentours de 30 millions de dollars.
Concurrents à surveiller
La stratégie de HomeGrocer est sensiblement identique et ses pertes financières sont tout aussi élevées : le chiffre d’affaires trimestriel était, au premier trimestre 2000, de 21,2 millions de dollars et les pertes de 43,4 millions de dollars. La marque met moins l’accent sur l’automatisation dans les centres de préparation des commandes. Lesquels ne coûtent que de 4 à 7 millions de dollars, ce qui lui a permis de se développer plus rapidement. HomeGrocer est présent dans six agglomérations. La prochaine étape est Atlanta, où Webvan est déjà présent.Le nouveau groupe doit faire face à l’arrivée d’un nouveau venu, GroceryWorks, qui dispose du soutien de Safeway, une chaîne d’hypermarchés traditionnels. Cette dernière lui fournit du jour au lendemain une infrastructure plus étendue que celle que Webvan et HomeGrocer sont en train de déployer.Enfin, il doit doit garder un ?”il sur Amazon, sur les plates-bandes duquel Webvan commence à marcher. Le site a commencé à livrer des produits culturels : disques, livres, vidéo, autant de produits qui lui permettent de faire augmenter la valeur des caddies livrés chez les clients.Pour réussir à s’imposer, le nouveau duo doit cibler les citadins nayant pas le temps de parcourir les rayons des grandes surfaces en assurant une livraison rapide, le tout, sans faire déraper ses prix. Pour leur part, les acteurs français en sont encore à développer le concept.
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