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La fusée Ariane 6 va devoir faire de la place à « Maia », sa petite soeur

La France vise SpaceX avec la petite sœur de la fusée Ariane 6, « Maia ». Au nord du centre spatial guyanais, la fusée récupère le pas de tir de Soyouz, laissé inoccupé depuis le départ des Russes avec le début de la guerre en Ukraine en 2022.

C’est un appel à candidatures qui préfigure un deuxième lanceur, aux côtés de la fusée Ariane 6. En Guyane, sur le pas de tir délaissé de la fusée russe Soyouz, le Centre national d’études spatiales français (le CNES) a choisi MaiaSpace pour y bâtir un minilanceur récupérable. Pour un contrat de 10 ans, les Français de cette jeune filiale d’ArianeGroup créée en 2022 viseront à envoyer de 500 kilos à 4 tonnes de matériel en orbite basse, à la manière de ce que propose la fusée Falcon 9 chez SpaceX, aux États-Unis.

Le projet de réaménagement du pas de tir guyanais est une suite logique de l’investissement français dans le spatial. Après Ariane 6 et en attendant de nouveaux lancements Galileo (le GPS européen), le CNES veut maintenant son lanceur national, capable de réaliser ce que SpaceX faisait pour nous jusqu’à présent. Sur les sept startups candidates, MaiaSpace pourra donc obtenir les infrastructures de Sinnamary, située à 10 kilomètres de Kourou, pour accélérer son développement.

« C’est une étape importante car c’est bien de concevoir une fusée, mais cela ne sert à rien si nous ne disposons pas d’une base de lancement adaptée à nos besoins actuels et futurs », déclarait le PDG de MaiaSpace, Yohann Leroy, dans les colonnes du journal Le Monde. Dans un communiqué, la startup ajoutait que « la réutilisation d’un pas de tir déjà existant s’inscrit parfaitement dans la démarche de MaiaSpace visant à minimiser autant que possible son empreinte environnementale, sur Terre et dans l’espace. De plus, cette solution contribuera à optimiser le niveau de ses dépenses d’investissement et donc la viabilité économique de son projet ».

Premier vol fin 2025, lancement commercial en 2026

Ce mini-lanceur qui a débuté son développement il y a deux ans prévoit un lancement commercial en 2026, avec des moteurs à oxygène et bio-méthane liquides. Il vole ainsi la vedette à d’autres opérateurs, tel que l’Italien Avio et l’Allemand RFA One. Dans un premier temps, il appartenait à l’ESA (l’agence spatiale européenne) de prendre une décision, mais celle-ci a donné au CNES l’entière appréciation, lors du sommet ministériel de Séville, en novembre 2023, rapporte La Tribune. Selon le journal économique et financier, MaiaSpace aurait été choisie pour sa capacité calendaire, son avancée technologique et son organisation.

L’objectif pour le CNES sera d’envoyer 1,5 tonne de charge utile d’ici 2027. Autrement dit, MaiaSpace sera chargé de réaliser entre deux et trois lancements, en fonction des charges qu’il emportera, sur une période de douze mois. Avant la fin de l’année, un premier lancement devrait avoir lieu, en orbite, afin de tester du bon fonctionnement du lanceur, y compris le retour de son premier étage sur Terre. À ses côtés, Ariane 6 prévoit également un nouveau lancement avant la fin de l’année, le deuxième après celui du 9 juillet dernier.

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Hadrien Augusto
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