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La fusée Ariane 6 justifie un deuxième report suite à « des anomalies au sol »

Le lanceur européen a déjà trois mois de retard sur son premier vol commercial. Plusieurs fois reportée, sa procédure de lancement lundi 3 mars a été interrompue suite à une anomalie. Arianespace tient à signaler qu’il ne s’agit pas d’un problème au niveau de la fusée, mais des équipements au sol. Le programme Ariane 6 est cependant attendu au tournant.

Arianespace vient de signer un deuxième report en moins d’une semaine, pour Ariane 6. Après plus de deux mois de report pour le premier lancement commercial de sa nouvelle génération de fusée européenne, la société a dû se rendre à l’évidence qu’il ne serait pas possible de faire décoller Ariane 6 lundi 3 mars, malgré un lancement déjà reporté vendredi dernier, le 28 février.

Pour la seconde fois, la raison du report ne concernerait pas la fusée en elle-même, mais un équipement au sol. Arianespace a évoqué une « anomalie au sol » avant de spécifier qu’une vanne s’est avérée dysfonctionnelle. Le tuyau concerné permettait d’avitailler le lanceur. « Le lanceur va bien, il est sain, le satellite aussi », déclarait le patron d’Arianespace David Cavaillolès, dans une conférence de presse, lundi soir à la base de Kourou en Guyane.

Le report du lancement de la fusée a été prononcé 30 minutes avant l’heure du décollage programmée. Évidemment, les reports ne sont pas rares dans le secteur, et il est préférable de suivre une politique du risque zéro, une fusée comme Ariane 6 censée être opérationnelle et prête à livrer de nombreuses charges utiles stratégiques en orbite. À bord du premier lancement commercial, le lanceur embarquera CSO-3, le troisième satellite-espion de la Direction générale de l’armement (DGA).

Lors du précédent report, la semaine dernière, Arianespace évoquait déjà un problème au sol, qui avaient conduit les équipes présentent sur le site de Kourou à réaliser des « opérations additionnelles nécessaires ».

Pourquoi 4 ans de retard sur Ariane 6 ?

Conçu pour succéder à Ariane 5, le lanceur Ariane 6 a été développée par l’Agence spatiale européenne (ESA) et ArianeGroup, pour assurer l’indépendance de l’Europe en matière de lancement spatial. En plus d’une version Ariane 62 avec deux boosters latéraux (P120C), la fusée est disponible en configuration Ariane 64 avec 4 boosters, pour des lancements plus lourds et au-delà de l’orbite basse. Cette version n’a pas encore été testée, mais un premier tir est prévu cette année.

Avant son inauguration le 9 juillet 2024, la fusée enregistrait déjà quatre ans de retard. En 2014, l’ESA prévoyait de réaliser son premier vol en 2020. En 2019, le lancement fut reporté à 2021, suite à la complexité du développement du moteur Vinci, et des infrastructures au Centre spatial guyanais. Avec la crise sanitaire, le ralentissement de la production et des tests repoussèrent une nouvelle fois Ariane 6 à 2022, avant que des problèmes avec l’étage supérieur ne viennent compromettre l’objectif en 2023.

De 2023 à 2024, les retards engendrés furent justifiés par des problèmes sur la partie électrique de certains équipements, ainsi que par des anomalies au niveau des tuyauteries et du système de pressurisation.

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