« Fuchsia est juste un projet expérimental au sein de la très grande entreprise qu’est Google. Il ne s’agit pas d’un OS commercial, juste d’ingénieurs qui essaient de nouvelles choses ». Voilà ce que déclarait le grand patron d’Android, Hiroshi Lockheimer, à 01net au mois de décembre 2016. Présenté comme un projet sans vocation commerciale, le système d’exploitation Fuchsia suscite pourtant le doute depuis la publication des premières lignes de code il y a deux ans.
Bloomberg n’hésite pas aujourd’hui à affirmer que l’OS pourrait carrément remplacer Android et Chrome OS d’ici 5 ans. Ce n’est pas la position officielle des dirigeants de Google mais la conviction de l’équipe mobilisée sur le projet qui compte tout de même aujourd’hui une centaine d’ingénieurs.
Dans cinq ans sur nos smartphones
La stratégie consisterait à déployer l’OS d’ici trois ans sur des appareils connectés du type enceinte vocale comme Google Home, puis à s’attaquer dans les cinq ans à du matériel plus ambitieux comme les ordinateurs portables et les smartphones. L’objectif final étant de déployer un système d’exploitation unifié fonctionnant sur tous les appareils Google.
Fuchsia représente l’opportunité de repartir de zéro, avec un OS qui ne serait pas basé sur un noyau Linux open source mais son propre kernel. Non seulement cela permettrait de régler de nombreux problèmes de mise à jour et sécurité, mais cela mettrait en plus fin au conflit avec Oracle qui reproche à Google d’avoir utilisé illégalement du code Java pour développer Android.
En revanche, Fuchsia aurait déjà engendré des tensions internes, l’équipe commerciale redoutant que la plus grande confidentialité accordée aux utilisateurs entrave la possibilité de les cibler en fonction de leur emplacement et de leur activité.
Un calendrier compliqué à tenir
Depuis la parution de l’article de Bloomberg, Google a multiplié les déclarations dans les médias américains pour réfuter cette idée de plan sur cinq ans et affirmer qu’il n’existe aucune feuille de route pour Fuchsia qui ne reste qu’un projet parmi d’autres. Il est vrai qu’un tel calendrier semble compliqué à tenir. Android est aujourd’hui solidement implanté et installé sur les 3/4 des smartphones dans le monde.
Il va falloir convaincre les constructeurs comme Samsung, Huawei ou LG de consacrer du temps et de l’argent à rendre le matériel et les logiciels compatibles avec la nouvelle plate-forme. Mais aussi tous les développeurs d’applications mobile. Dans le même temps, Google devra être en mesure de proposer un nouveau catalogue d’applications natives suffisamment fourni pour séduire le grand public. Un vrai défi et une transition pas simple à assurer.
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