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Frictions chez Peoplesoft France après la fusion avec Oracle

Départs et témoignages ?” anonymes ?” se multiplient. La direction française de l’éditeur de base de données répond.

‘ Le numéro que vous demandez n’est plus attribué ‘ : c’est le message que l’on pouvait entendre pendant 48 heures, en appelant il y a une dizaine de jours, au siège de
Peoplesoft France, à la Défense. Sûrement un oubli anodin de règlement de facture…La
fusion avec Oracle est difficile à digérer. Les salariés sont de plus en plus nombreux à vouloir quitter le navire. ‘ Tous mes collègues ont contacté des chasseurs de
têtes ‘
, confie un employé de l’ex-Peoplesoft.Pourtant, Yves de Talhouët, président d’Oracle France, affirme, confiant, que les départs volontaires ne représentent que 5 % des effectifs (300 personnes). Parmi eux, figure celui de l’ex-directeur France de
Peoplesoft, Christophe Letellier. Raison officieusement invoquée : ‘ Pas dans le moule Oracle ! ‘‘ Son bureau est en face du mien, nous lui avons fait des propositions ‘, rétorque le président, qui ne confirme pas officiellement son départ. Même tarif pour Karina Olsen, directrice marketing du groupe
(ex-directrice des opérations chez SAP).Rien de très surprenant, dans un tel contexte de fusion issue d’une OPA hostile. Il est, en revanche, moins logique d’y trouver des troupes commerciales démotivées. ‘ Les consultants avant-vente se tournent
les pouces, ne s’occupent que de la vente de licences additionnelles, mais ne vont plus voir les prospects. Donc la part variable de leur salaire (près de 60 %), liée au nombre de signatures de contrats, diminue ‘
,
déplore un salarié.La direction admet que la période délicate de décembre à février dernier a pu provoquer de ‘ l’émoi ‘, mais affirme que les équipes commerciales travaillent ensemble et démarchent les prospects.
Mais à la question des personnes contraintes de signer une clause de non-concurrence, avant de partir, Yves de Talhouët répond sans détour : ‘ C’est faux ‘.Il semblerait que les départs se passaient à peu près bien il y a encore quinze jours. ‘ Contrairement à Oracle, Peoplesoft gérait très bien les évolutions de carrière et avait supprimé les clauses de non-concurrence,
témoigne un ex-salarié de Peoplesoft. La direction cherche maintenant la faute lourde, inventant qu’un client s’est plaint du salarié. ‘

Un flou ambiant

Dans un climat d’incertitude, les salariés attendent les résultats des négociations entre la direction et le comité d’entreprise. La direction d’Oracle France parie toujours, elle, sur une future synergie de ses
troupes.Mais selon une source proche du dossier, 80 salariés d’Oracle et Peoplesoft seraient bientôt sur le carreau. Seraient concernés les services administratifs, la formation, le développement et l’informatique interne. La
direction, sous la pression du siège, voudrait-elle accélérer cette réorganisation d’ici au 31 mai, la fin de l’année fiscale ?La direction d’Oracle France précise enfin que les équipes de consultants avant-vente de Peoplesoft seront évidemment conservées. ‘ Après 2013, les trois lignes de produits Peoplesoft ne seront plus
commercialisées, excepté la gestion des ressources humaines pour le marché hexagonal ‘
, avance-t-on dans les rangs de Peoplesoft.Yves de Talhouët rappelle qu’avec son projet de ligne Fusion, Oracle s’engage à investir et à supporter ses lignes de produits jusqu’à fin 2013 et défie tout concurrent d’avoir une vision plus précise de son
offre d’ici à sept ans. En tout cas, il en est un qui compte bien profiter du flou ambiant : SAP. Celui-ci ne manque pas une occasion de proposer ses programmes de migration.

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Clarisse Burger