On en sait désormais un peu plus sur le contrat entre Free et Orange. Conclu en 2011, il permet au nouvel entrant de louer le réseau mobile de l’opérateur historique (itinérance).
Lundi, l’Autorité de la concurrence a donné quelques détails inédits sur ce contrat secret. D’abord, cet accord est d’une durée de six ans, soit jusqu’en 2018. Mais il “peut être dénoncé, dans certaines conditions, deux ans avant”, soit en 2016, par chacun des deux opérateurs.
En outre, “l’accord prévoit un volume maximal de communications pouvant transiter par Orange”, indique l’avis de l’Autorité.
La facture payée par Free
Surtout, l’avis indique le loyer payé par Free, il est estimé par ce dernier “entre 500 et 700 millions d’euros” par an, une somme plus élevée que les chiffres qui circulaient.
Ce prix comprend une partie fixe et une partie variable (proportionnelle au trafic acheminé). On peut supposer que la partie variable est la plus importante. En effet, Orange a déclaré au gendarme de la concurrence que la structure du prix “incite au déploiement” par Free de son propre réseau.
Un déploiement rentabilisé en 3 à 5 ans
Mais l’Autorité de la concurrence a préféré effectuer son propre calcul pour le vérifier. Selon ces chiffres, Free devra investir d’abord entre 1 et 1,5 milliard d’euros pour couvrir 90% de la population, puis environ 200 millions d’euros par an pour entretenir ce réseau.
Conclusion: “le coût du déploiement initial d’un réseau pour Free correspond à moins de trois années de facture d’itinérance. Au total, si Free pouvait déployer immédiatement son réseau plutôt que de recourir à l’itinérance, il aurait un intérêt économique à le faire, au bout de trois à cinq ans”.
Comment échapper à la construction d’un réseau
Toutefois, l’Autorité de la concurrence estime que l’équation n’est pas aussi simple: “l’itinérance permet à Free d’attendre pour mieux saisir les opportunités: rachat ou fusion avec un concurrent, mutualisation des infrastructures souhaitée par un opérateur qui voudrait réduire ses coûts, etc. De telles perspectives peuvent encourager une stratégie attentiste”.
Autrement dit, Free pourrait échapper à la construction de son propre réseau s’il fusionne avec un concurrent, ou s’il mutualise son réseau avec un autre opérateur.
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