Première publication le 19 décembre 2006
Free attaque en justice l’UFC-Que Choisir
Le président de l’association de consommateurs et le rédacteur en chef de la revue ‘ Que Choisir ‘ sont poursuivis par l’opérateur pour diffamation. En cause, un communiqué de mai dernier.
L’UFC-Que Choisir va se retrouver devant les tribunaux. Selon l’association de consommateurs, deux de ses responsables sont poursuivis en justice par Free pour diffamation devant le tribunal de grande instance de Paris. Il s’agit de son
président, Alain Bazot, et de Jean-Paul Geai, rédacteur en chef du magazine Que Choisir. En cause : un communiqué de presse diffusé le 15 mai dernier dans lequel le fournisseur d’accès à Internet (FAI) était
qualifié ‘ d’autiste ‘ par l’association. Contacté ce jour, Free ne souhaite faire aucun commentaire.Au printemps dernier, l’UFC-Que Choisir avait coordonné le lancement de quelque 170 procédures auprès de juges de proximité par des abonnés du FAI. Les clients de ce dernier
se plaignaient de la qualité de service et des pratiques commerciales de leur prestataire. Dans son communiqué, l’association reprochait à Free de ‘ vouloir
percevoir, malgré ses propres manquements, le prix de l’abonnement. Il procède par prélèvements forcés ou en ayant recours aux services de sociétés spécialisées dans le recouvrement. ‘
Elle évoquait entre autres la
‘ pression illégitime et scandaleuse ‘ qui s’exerçait sur ces abonnés. Et rappelait que Free, malgré ses ‘ multiples condamnations par les tribunaux (…),
les tentatives renouvelées d’arrangements amiables (…), reste incroyablement autiste ‘.Les deux hommes visés par la plainte ont déjà été auditionnés par le juge d’instruction, explique-t-on à l’UFC-Que Choisir. La date de l’audience n’a pas encore été fixée. ‘ Il est très rare que nous soyons
poursuivis. Les quelques plaintes concernent en général notre magazine pour nos tests, mais pas l’association en tant que telle. Toutefois, la réaction de Free ne nous a pas étonnés outre mesure ‘, commente Gaëlle Patteta, la
directrice juridique de l’association en rappelant les procédures lancées par le FAI auprès de particuliers.
Le FAI porte plainte contre les particuliers aussi
En début d’année, le Free avait porté plainte
contre un internaute pour diffamation. Il reprochait à un ancien client d’avoir ouvert un blog dans lequel il racontait sans ménagement ses déboires avec l’opérateur. L’abonné
publiait en ligne un courrier adressé à son ancien prestataire dans lequel il le traitait de ‘ voyou ‘. Le FAI avait également peu goûté le titre de ce carnet de bord ‘ Free
cassée aux pigeons sauce escrocs ‘. Selon l’auteur de ce blog, l’affaire a depuis été classée sans suite.Plus récemment, en octobre dernier, l’association SOS Internautes évoquait une nouvelle affaire dans laquelle un particulier était attaqué pour avoir utilisé dans un forum le terme
‘ arnaque ‘. Dans un communiqué, l’association regrettait ‘ vivement que la société Free ait recours à de tels procédés afin de faire taire tous ceux qui se plaignent
(…) des sérieuses difficultés qu’ils rencontrent ‘. Pour l’heure, l’UFC-Que Chosir est confiante. Dans un entretien accordé à l’AFP, son président souligne : ‘ Je ne vois pas du tout en quoi mes propos ont un caractère diffamatoire et cela ne va pas entamer ma
détermination à dénoncer haut et fort les abus à chaque fois qu’il y en aura. ‘
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