Et voilà Free qui secoue à nouveau le monde de l’accès à Internet français. Dès le début 2007, le FAI indique que certains de ses abonnés qui résident à Paris pourront demander à être raccordés directement par une connexion en fibre
optique.Les abonnés bénéficieront, pour 29,99 euros par mois seulement, d’une connexion à Internet à très haut débit, soit 50 Mbit/s symétriques, d’un bouquet de chaînes de télévision, dont certaines en haute définition
(TV HD), et du téléphone illimité vers les postes fixes en France et vers quelques destinations internationales. Le prix est identique à celui de son forfait ADSL, alors que
France Télécom facture ses premiers clients reliés en fibre optique 70 euros par mois.Pour commercialiser cette offre, Free va déployer son propre réseau de fibre optique. La première ville concernée sera Paris, avec pour objectif de raccorder la capitale d’ici à deux ans. L’opérateur s’attaquera ensuite à
quelques agglomérations de la banlieue parisienne et à des villes de province. ‘ Notre objectif, d’ici à 2012, est de couvrir dix millions de Français ‘, précise Michaël Boukobza, directeur
général de Free. Ce déploiement impliquera un investissement de un milliard d’euros dans les six prochaines années. Un chiffre qui a effrayé la Bourse : le titre d’Iliad, la maison mère de Free, a perdu près de 11 % ce
11 septembre.Pour limiter les coûts de raccordement à environ 350 euros par foyer, Free va d’abord cibler les zones dans lesquelles au moins 15 % des abonnés au téléphone sont ses clients. Il a aussi annoncé qu’il louerait
ses infrastructures à d’autres opérateurs. Des zones d’ombre demeurent cependant sur les frais d’installation, qui seront éventuellement demandés aux abonnés. Ou sur la façon dont Free négociera avec les syndics et les gestionnaires de biens
immobiliers les travaux pour faire passer la fibre dans les immeubles.Côté clients, cette offre impliquera un changement de terminal pour ceux qui sont déjà abonnés chez Free. Le boîtier ADSL2+ de la dernière Freebox HD sera remplacé par un boîtier baptisé ‘ Freebox
optique ‘. Le terminal TV de la Freebox HD restera quant à lui compatible avec cette offre. La société a annoncé que ses abonnés actuels migreront prioritairement, de façon automatique et sans surcoût.
‘ Une rupture importante dans les télécommunications ‘
Free n’est pas le premier à se lancer sur ce nouveau marché.
Citéfibre et Erenis occupent ce créneau à Paris, mais il s’agit d’acteurs de moindre envergure. Et leurs offres ne sont pas aussi séduisantes. Ainsi, pour 29,90 euros par mois,
Erenis propose un accès descendant à 60 Mbit/s et une voie montante à 3 Mbit/s, le téléphone illimité, 50 chaînes de télévision dans le bouquet de base et 100 gigaoctets de stockage personnel. L’opérateur a équipé
1 500 immeubles, représentant 40 000 logements à Paris et dans la Petite Couronne. ‘ Notre ambition est d’avoir en 2010 un million de logements raccordables sur Paris et une partie de la proche
banlieue ‘, indique Daniel Caclin, le nouveau PDG d’Erenis.Le seul opérateur capable de se mesurer à Free s’appelle France Télécom, lequel a déjà commencé à connecter les premiers foyers. Pour 70 euros par mois, ses abonnés bénéficient d’un débit symétrique de 100 Mbit/s et de
différents services. ‘ Depuis la commercialisation en juin, nous avons connecté une centaine d’immeubles dans six arrondissements parisiens (les III, IV, VI, VII, XIII et XVIes arrondissements)
et dans certains quartiers de cinq communes des Hauts-de-Seine. Fin 2006, nous tablons sur un millier de clients ‘, annonce Gaëlle Levu, directrice du projet FTTH (Fiber to The Home) au sein de
l’opérateur historique.L’annonce de ce 11 septembre 2006 est de taille. Mais il reste à voir comment Free va réussir son pari audacieux. Quant aux débits très élevés, ils n’ont pas encore de réelle utilité. La Coupe du monde de football étant terminée,
les programmes en haute définition sont encore limités à quelques films et séries TV. Michaël Boukobza se veut optimiste : ‘ Il y a de plus en plus de HD en production et les abonnés montrent la volonté de produire
eux-mêmes du contenu pour le mettre ensuite sur le réseau. L’aspect symétrique de la fibre optique convient parfaitement dans ce cas. C’est une rupture importante dans les télécommunications en France. ‘
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