Free Mobile contre Bouygues Telecom, c’est un affrontement commercial doublé régulièrement de poursuites judiciaires qui dure depuis l’arrivée d’Iliad sur le marché de la téléphonie mobile en 2012. C’est aussi l’histoire d’une inimitié personnelle entre Martin Bouygues, et le PDG d’Iliad Xavier Niel. Un passif qui pourrait bien être responsable de l’échec des négociations qui devaient aboutir au rachat de Bouygues Telecom par Orange.
Martin Bouygues attaque Xavier Niel dans les médias
C’est en tous cas la version que Martin Bouygues tente d’imposer dans les médias à coups de sous-entendus. Comme dans cette interview accordée aujourd’hui au Figaro.
Extrait :
« Martin Bouygues : Si nous étions quatre à la table des négociations, nous n’étions que trois à vouloir aboutir. Manifestement, l’un des protagonistes nourrissait l’ambition d’avoir le maximum en payant le minimum, tout en gardant la possibilité de se retirer.
Le Figaro : Vous parlez de Xavier Niel, le patron d’Iliad ?
Martin Bouygues : Je laisse chacun libre de ses interprétations… »
Aucun doute sur l’identité possible de ce protagoniste. Les Echos révèlent également que Xavier Niel avait posé des conditions extrêmement exigeantes au partage des actifs de Bouygues Telecom. En l’occurrence, Free Mobile était surtout intéressé par des fréquences et des antennes qui lui auraient permis de passer à la vitesse supérieure concernant le déploiement de son réseau. Mais comme il aurait eu peur que l’accord soit retoqué par l’Autorité de la concurrence, il voulait pouvoir se retirer à tout moment s’il n’obtenait pas 75% de ce qu’il réclamait. Martin Bouygues aurait eu peur qu’il s’en serve comme moyen de pression contre lui pendant les douze mois d’instruction de l’Autorité de la concurrence.
Iliad aurait, par ailleurs, demandé de rallonger de deux ans le contrat d’itinérance de Free avec Orange. Une clause là encore assortie d’une condition suspensive.
De nouvelles promotions mobiles sont à attendre
Rien ne permet d’affirmer que Xavier Niel a fait capoter seul le deal. Le rôle joué par le gouvernement, et notamment l’inflexibilité d’Emmanuel Macron refusant de baisser la valorisation d’Orange, semble également avoir lourdement pesé dans cet échec.
Comme il n’est pas envisageable que Free Mobile débourse 10 milliards d’euros pour rafler Bouygues Telecom, les opérateurs se retrouvent maintenant condamnés à rester à quatre. Ce qui promet forcément une relance de la rivalité commerciale entre Free Mobile et Bouygues Telecom. Un affrontement qui n’avait pourtant jamais cessé, même durant les négociations. Il devrait s’intensifier à coup sûr, d’autant plus que SFR s’invite désormais régulièrement dans le jeu des forfaits bradés. Ce n’est pas la situation que le président de l’Arcep Sébastien Soriano appelle de ses voeux pour apaiser le marché et le rendre viable pour tous les acteurs.
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