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Free Mobile, trois raisons de craindre des ratés au décollage

Free a toujours su retenir l’attention, le buzz autour de Free Mobile l’a prouvé. Pour autant, ses lancements ou sa gestion de nouveaux services n’ont pas toujours été sans heurts. Retour en trois points sur des ratés du passé.

Ces derniers jours, pour ne pas dire semaine, la Toile et la communauté des geeks et Freenautes se sont enflammés au rythme d’un buzz qui mélangeait relances magistrales de Free, opportunismes de quelques-uns, dérapages verbaux de certains concurrents ou encore bonne humeur communicative teintée d’attente surexcitée.

A quelques heures de l’annonce, et presque histoire de patienter, faisons le point sur trois points, qui, par le passé, ont pourtant entaché la déferlante des nouveautés Free.

Les bugs

La société Free a, depuis ses origines, la réputation, non usurpée, d’innover, pour ne pas dire de « geeker ». Pour autant, le lancement de ses nouveaux produits ou services s’accompagnent souvent par une petite avalanche de bugs ou de réglages mal finis. Le cas le plus récent est évidemment celui du firmware de la très séduisante Freebox Revolution.

Certains services n’étaient pas opérationnels du tout, les utilisateurs devaient pour accéder à certains outils se livrer à quelques heures de bidouille. Bref, le produit n’était pas fini. Evidemment, le fait de ne pas fournir (a priori) de combiné téléphonique devrait éviter les soucis matériels dans les mains de l’utilisateur, mais les risques existeront bel et bien du côté des plates-formes qui géreront l’infrastructure du nouvel opérateur.

Le service après-vente

Autre boulet que Free traîne derrière lui depuis des années, les aléas du service après-vente. S’il est indéniable que des progrès ont été faits en la matière, il est évident que Free a beaucoup à perdre en arrivant sur ce nouveau marché où certains opérateurs font la différence, si ce n’est par la qualité de leur réseau du moins par celle de leur suivi commercial.

Free semble d’ailleurs être conscient de ce défi, puisque de nombreux recrutements ont lieu pour ses centres d’appels. Mieux, depuis quelques mois, le FAI, qui va devenir opérateur, a ouvert des boutiques afin de tisser un réseau où les utilisateurs pourront éventuellement venir chercher quelques informations.

Les tarifs pas si séduisants

C’est la grosse attente : le prix. Free Mobile doit clairement réussir à afficher des prix bas et attirants pour remporter les suffrages. Pour autant, si Free sait faire moins cher et en a même fait son antienne, il y a parfois de bien mauvaises surprises.

On citera deux cas qui ont de quoi faire sourciller. Le premier est le surcoût obligatoire induit par l’adoption de la Freebox Revolution dans le cas d’un dégroupage total. L’abonnement restait à moins de trente euros, auxquels il fallait ajouter six euros… On pourrait également parler du passage en option payante à deux euros du service de télévision de la Freebox. De nouveaux coûts pas vraiment cachés, mais pas vraiment bienvenus…

Ensuite, dans le cas des fameux forfaits illimités en téléphonie sur IP, Free avait été mis en demeure par l’Arcep, en novembre 2010, pour des facturations hors forfaits, dont la publicité était « non conforme aux obligations législatives et réglementaires ».

Dès demain, mardi 10 janvier, les offres mobiles de Free seront connues de tous. Dès demain matin, les premiers abonnements pourront être souscrits. Au-delà de ces trois potentiels points noirs, la question est donc de savoir si Free va réussir en tant qu’opérateur mobile ce qu’il avait fait avec l’ADSL, dépoussiérer un marché bien trop sage…

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Pierre Fontaine