2012 fut un séisme dans les télécoms. Cette année-là, Free s’est lancé avec fracas sur le marché du mobile, malgré l’hostilité de ses concurrents qui avaient tenté d’empêcher l’obtention de sa licence. Il a eu pour lui le soutien de l’Etat qui voulait ouvrir le secteur à un nouvel entrant, pour le bénéfice du consommateur. Quatre ans après, l’outsider se porte bien et semble s’être installé durablement dans le paysage, alors même que son féroce adversaire Bouygues Telecom est en passe d’être racheté par Orange. La clef de son succès ? Des prix cassés et de savants coups de com’ malgré un réseau qui fait grincer des dents.
2 mars 2011 : Free Mobile appuie son réseau sur celui d’ Orange
Free signe un contrat d’itinérance avec Orange pour être présent partout en France pour préparer le lancement de son réseau mobile. Entré en vigueur le 23 décembre 2011, l’accord doit durer six ans et permettre à Free Mobile de booster rapidement son réseau en accédant aux infrastructures 2G et 3G d’Orange. Depuis, Free a considérablement déployé son réseau en propre. L’Autorité des télécoms appelle donc maintenant à une sortie progressive de ce contrat d’itinérance.
10 janvier 2012 : la bombe Free Mobile !
C’est la date de naissance de Free Mobile et celle d’une conférence de presse d’anthologie précédée d’un énorme buzz. Sur place, les journalistes trouvent des pièces de deux euros sous leur siège qui représentent un mois d’abonnement. Car Xavier Niel va lancer un forfait révolutionnaire à seulement deux euros pour une heure de téléphonie mobile. Il se montre également particulièrement ironique et agressif envers ses concurrents. Il les accuse de traiter leurs abonnés comme « des pigeons » avec des tarifs trop élevés. Dans la foulée, Free Mobile lance un second forfait à 19,99 euros par mois et à 15,99 pour ceux qui sont déjà abonnés Freebox. Le tout sans engagement. Du jamais vu.
Les conséquences seront énormes pour les consommateurs. Le forfait illimité à 19,99 s’impose comme une référence, tout comme la fin des forfaits avec engagement particulièrement onéreux. Tous les opérateurs sont contraints de baisser leurs tarifs et de simplifier leurs offres. Au final, l’opération profitera à tous les Français qui verront leur facteur réduire de 30% dans les deux ans qui suivront. UFC Que choisir a en effet calculé en 2014 que cela avait fait économiser 5 milliards d’euros aux Français. Les deux offres existent toujours aujourd’hui.
3 décembre 2013 : lancement d’une offre 4G imbattable
Pas de conférence de presse mais nouveau branle-bas de combat fin 2013. Free lance alors une offre 4G à prix cassé puisqu’elle est intégrée au forfait à 19,99 euros et comporte 20 Go de data. A la suite de cette annonce, Bouygues Telecom se voit obliger de s’aligner. Un hic tout de même, la couverture 4G de Free Mobile est alors la moins bonne de tous les opérateurs avec seulement 30% de la population atteinte… ce qui va écorner passablement l’image de Free Mobile.
1er septembre 2015 : le forfait cadeau à 50 Go
L’opérateur lance ce jour-là le plus gros forfait en data en faisant passer son offre à 19,99 de 20 Go à 50 Go sans en augmenter le prix. Une annonce très séduisante, à prendre toutefois avec réserve puisque seuls les détenteurs d’un smartphone 4G peuvent accéder aux 50 Go. Par ailleurs, hors zone 4G, ces derniers voient leur consommation réduite à 20 Go. Pour le coup, le message de Free manque de clarté.
Et 2016 ?
Révolutionnaire sur les prix, Free Mobile a cependant encore du chemin à parcourir avant d’arriver au niveau de ses concurrents en termes de qualité de réseau. La dernière étude de l’Arcep sur le sujet pointait clairement des faiblesses dans ce domaine. Mais l’année 2016 devrait être positive pour l’opérateur. En effet, si tout se passe comme prévu, il devrait sortir gagnant du rachat de Bouygues Telecom par Orange en récupérant une partie du réseau disponible. Quatre ans, l’âge de la maturité ?
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