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Free : 15 ans qui ont chamboulé les télécoms en France

De l’Internet par modem à la téléphonie 4G, Free a toujours pris le contre-pied du marché des télécoms pour imposer ses offres et transformer le marché. Pour ses 15 ans, 01net vous propose une rétrospective de ses innovations.

Créé le 18 février 1999, Free vient de fêter ses 15 ans d’existence. L’occasion pour 01net de retracer le parcours de celui qu’il est désormais coutume d’appeler le « trublion des télécoms ».  

1999 : une offre RTC gratuite et illimitée

Patatras. Free fait une entrée plus que remarquée sur le marché : il est le premier opérateur à proposer une offre Internet par accès modem qui soit à la fois gratuite et illimitée. «  A la différence des autres offres de ce type annoncées dernièrement, l’accès gratuit que nous proposons n’est ni limité dans le temps ni réservé à un nombre précis d’internautes », avait expliqué Xavier Niel à l’AFP à l’époque, en faisant référence aux offres de World Online et Lokace-Online, des sociétés qui ont aujourd’hui disparues. L’offre gratuite par accès modem de Free, en revanche, existe toujours !

2002 : La Freebox et l’ADSL à 29,99 euros par mois

Cette fois, c’est un tremblement de terre. 2002, c’est d’abord le lancement de la toute première Freebox. Ce routeur-modem ADSL, une première mondiale, est équipé d’une prise péritel et de quoi le relier à un téléphone. La Freebox va devenir le socle pour tous les services futurs de Free.

Mais lorsque l’opérateur lance la Freebox, il ne propose pas encore du service triple play associé. En revanche, il secoue le marché en proposant un accès haut débit à prix cassé (29,99 euros/mois) et sans engagement minimum. Les concurrents de l’époque – Wanadoo, AOL, Tiscali, Club Internet – affichaient alors tous un tarif mensuel supérieur à 40 euros/mois et demandaient une fidélité de 12 mois.Ils sont tous obligés de l’aligner : le prix mensuel de 29,99 euros sera pendant longtemps la référence du marché dans l’Internet fixe. Cet extrait de l’émission Capital dans lequel on découvre la réaction du patron d’AOL, Stephane Treppoz, aux tarifs de Free est très révélateur du tsunami provoqué par cette offre à prix cassé. 

2003 : la téléphonie fixe gratuite et le Triple Play

Les clients de Free découvrent l’année suivante tout le potentiel de leur imposant modem. En juillet, l’opérateur offre un nouveau numéro de téléphone à tous ses abonnés (en zone dégroupée) et leur permet aussi d’appeler gratuitement tous les téléphones fixes. Et en décembre, il lance son bouquet de télévision par ADSL, Freebox TV, sans surcoût pour les chaînes gratuites. C’est l’avénement de la première offre Triple Play, qui sera ensuite imitée par tous ses concurrents.

2006 : Freebox HD, le second boitier dédié à la TV

La fameuse Freebox est doublée d’un deuxième boîtier, la Freebox HD. Il intègre un tuner TNT (pratique pour capter TF1 qui ne faisait pas partie du catalogue TV ADSL), le Wifi MIMO (pour relier au modem routeur sans câblage) et surtout un disque dur pour enregistrer les émissions. Les utilisateurs adorent, d’autant plus que le tarif ne change pas : 29,99 euros/mois. Le boîtier HD permettra d’ajouter par la suite tout un ensemble de services et de créer un véritable « mediacenter » : VOD, TV de rattrapage, radios, jeux, etc.  

2007 : cap sur la fibre optique

Fin 2006, Free démarre le déploiement d’un réseau FTTH, rachetant au passage la société Citéfibre, un petit opérateur parisien (3000 km de fibre optique, 130 bâtiments raccordés). L’année suivante, l’offre est prête.  Les abonnés éligibles à la fibre optique pourront troquer leur Freebox ADSL contre une Freebox Optique et bénéficier d’un débit descendant de 100 Mbits. Et le tout, toujours pour 29,99 euros/mois. La même année, Free sera également l’un des premiers à déployer la norme IPv6.

2008 : rachat d’Alice

Iliad réalise, en 2008, sa plus grosse acquisition, avec la reprise du FAI Alice, filiale de Telecom Italia. La firme de Xavier Niel met près de 800 millions d’euros sur la table pour récupérer 850 000 abonnés actifs et une trésorerie de 15 millions d’euros. Ce qui propulse Free en seconde position sur le marché des opérateurs alternatifs, avec 4 millions d’abonnés, derrière Orange (7,8 millions), mais devant Neuf Cegetel (3,29 millions). 

2009: un réseau communautaire Wifi

Free, à son tour, transforme son parc installé en réseau de hotspots wifi communautaires, baptisé FreeWifi. Activé par défaut, ce service gratuit compte d’emblée 3 millions de points d’accès, pour le grand bonheur de « Freenautes ». 

2010 : une Revolution signée Starck

En décembre 2010, Free transfigure sa Freebox avec un nouveau boîtier dessiné par le designer Philippe Starck : Freebox Revolution. Les nouveautés de cette “V6” ne manquent pas : 250 Go de stockage avec fonction NAS, lecteur Blu-Ray, jeux vidéo en association avec Gameloft, nouvelle interface TV interactive, télécommande avec gyroscope et accéléromètre… En revanche, Free brise un tabou : il augmente le prix. Désormais, les abonnés (en dégroupage total) devront payer 35,98 euros par mois sur Freebox V6. Snif. 

2012 : des forfaits mobiles à prix cassés

En janvier 2012, nouveau séisme, qui bouleverse cette le marché français de la téléphonie mobile. Bénéficiant d’une très contestée 4e licence 3G et d’un accord d’itinérance 3G encore plus contestée avec Orange, Iliad met Free Mobile sur orbite.

Le nouvel opérateur ne propose que deux forfaits, mais terriblement bien conçus : le premier propose une heure de téléphonie mobile pour deux euros par mois, ce qui détruira le marché des cartes téléphoniques prépayés, précieuse vache à lait de ses trois concurrents. Le second propose appels et internet illimités pour seulement 19,99 euros par mois. Un tarif qui deviendra, là encore, une référence sur le marché, obligeant les autres opérateurs de s’aligner. Les consommateurs, de leur côté, sont électrisés par la guerre des prix qui s’enclenche.  

La conférence de lancement de Free Mobile, durant laquelle Xavier Niel s’est fait beaucoup d’amis…

2013 : la course à la 4G

Fin 2013, Free Mobile se lance à son tour dans la 4G. L’opérateur essaye à nouveau de frapper les esprits en intégrant dans ses forfaits mobiles le très haut débit mobile sans aucun surcoût et en proposant un volume mensuel de données de 20 Go. Mais l’effet n’est que de courte durée. Le quatrième opérateur est largement devancé par ses trois concurrents au niveau du déploiement d’antennes-relais 4G. L’accord de mutualisation Bouygues-SFR l’assomme encore plus. Xavier Niel aurait-il perdu sa baraka ?

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Gilbert Kallenborn