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Frédéric Pie (Agency.com): “La concurrence en France n’est pas exacerbée”

Six mois après le rachat de Pictoris, web agency française, Frédéric Pie fait le bilan de l’intégration à un prestataire mondial.

Après Icon Medialba, Orange Art, 404 Found et Fluxus, nous avons rencontré Frédéric Pie, fondateur de Pictoris Interactive. Rachetée en janvier par Agency.com, l’une des plus grosses agences Web américaine, la filiale française emploie 85 personnes et affichait, en 1999, un chiffre d’affaires de 33 millions de francs. Ses différences : des budgets start-up, sélectionnés en amont chez les incubateurs, mais sans prise de participation et enfin une vision européenne.
01net.com : Quelles sont vos ambitions pour Agency.com France ?

Frédéric Pie :
Mon objectif est de constituer quatre grands départements : le consulting, la technologie, le design et la créativité et enfin le marketing on line. Nous voulons devenir une vraie people company et recruter des personnes issus de pays différents. C’est l’un de nos atouts, avec le réseau de représentations internationales du groupe. Agency.com dispose, par exemple, de centres d’excellence dédiés aux technologies sans fil et à la télévision numérique interactive. Les équipes d’Amsterdam travaillent en ce moment sur un portail WAP qui va offrir une centaine de services.Qui sont vos concurrents les plus sérieux ? Aux Etats Unis, on se retrouve face à trois familles de concurrents : les grands cabinets de conseil, comme Andersen Consulting, ou Price Waterhouse Coopers ; les acteurs issus de l’informatique, comme Cap Gemini, et enfin, les grosse agences comme Scient, ou encore Icon Medialab. En France, la concurrence se fait moins sentir, tout simplement car nous avons divisé par trois ou quatre nos réponses aux appels d’offres. Le marché est en expansion, si bien que la concurrence entre les grands acteurs n’est pas exacerbée.Vous vous adressez depuis peu autant aux structures traditionnelles qu’aux jeunes pousses. Comment approchez-vous le marché des Dotcoms ? Nous ne voulions pas nous engager dans des prestations en échange de prises de participations. Les jeunes pousses ont accès à nos prestations au même titre que les autres entreprises. Mais nous n’accepterons pas de travailler sur tous les projets. Un bon projet doit avoir une certaine visibilité, et doit faire preuve de pertinence et d’intelligence. Nous travaillons en partenariat avec des intermédiaires incubateurs comme Kangaroo Village, Tocamak ou Republic Alley, afin de sélectionner les demandes. Aujourd’hui, deux chefs de projet travaillent avec nos premières start up clientes. Mais dans trois mois, tout le monde dans la société devra être capable de gérer aussi bien des projets de Dotcom que de grandes entreprises.Vous-même êtes vous actionnaire de plusieurs start-up ? Je suis en effet actionnaire de Nouvo.com, Clust.com, et de deux nouvelles start-up qui se lancent dans le B to B : Enviro2b et Energy2b.Quelle est votre analyse quant à la chute des valeurs Internet ?C’est certainement une bonne chose. Même s’il ne faut pas faire preuve d’hypocrisie : personne ne peut réellement se réjouir de voir chuter le cours de ses actions. Ce que je reproche au marché, c’est de faire l’amalgame entre des sociétés très différentes. On ne peut pas comparer du software, des médias ou des télécoms. Cela dit et malgré tout, il y a toujours des personnes qui croient que l’Internet est un eldorado. Je leur souhaite bien du courage s’ils se lancent sans en connaître le financement. Je leur cite une blague qui circule beaucoup dans les milieux de l’Internet : Vous savez ce qui fait le plus peur à un investisseur ? C’est d’arriver derrière son dos et de lui souffler brusquement dans l’oreille : Boo…

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propos recueillis par Laure Deschamps