Parachuté à la tête de l’informatique d’OMD en juin 2002, Frédéric Lapeyre est obnubilé par sa recherche de retour sur investissement (ROI). Filiale du groupe Omnicom, l’entreprise est un poids lourd mondial de la communication.
Véritable centrale d’achat d’espaces publicitaires pour annonceurs, sa force de frappe provient de ses commerciaux-stratèges et de ses acheteurs. Celle-ci se trouve donc parfois écartelée entre les attentes des clients de l’agence média et la
pression de ses fournisseurs.Dans ce contexte, Frédéric Lapeyre se doit de répondre à l’exigence de réactivité de son entreprise. La qualité et la rapidité du traitement et des échanges de ses données ?” son trésor de guerre ! ?” sont
primordiales. Et le DSI ne doit pas pour autant perdre de vue l’optimisation de sa propre organisation.01 Informatique : En arrivant à la tête de la DSI d’OMD, quelle a été votre priorité ?Frédéric Lapeyre : Agréger et rationaliser les informations de l’entreprise. Sur la partie média, par exemple, nous exploitions une dizaine de logiciels. Nous ne nous en sortions plus. J’ai donc commencé par
recruter un chef de projet datawarehouse.Quelle est aujourd’hui votre principale préoccupation ?Le retour sur investissement. C’est pourquoi, lorsque je choisis un progiciel, par exemple, je valorise d’abord le ROI d’un module auprès de ma direction avant d’en choisir un autre. En matière de ROI, je m’impose une pression plus
forte que ce que me demande ma direction générale. De ce fait, elle se fie assez à mes choix.Sur quels types de projets cette quête de ROI vous conduit-elle à travailler ?Notre véritable valeur ajoutée face à nos concurrents réside dans le développement d’outils destinés aux médias. Nous travaillons beaucoup sur des données issues de mesures d’audience et d’études comportementales
?” Médiamétrie, TNS Secodip, etc. Nous les utilisons soit pour notre propre stratégie, soit pour les vendre. En effet, il n’existe pas, sur le marché, d’outils capables de manipuler nos données ?” les retirer, les croiser, etc.
Et de le faire à notre façon…Mais ne vous faut-il pas également des outils pour gérer toutes ces données ?Au milieu des années 90, nous avons développé un outil spécifique sur AS/400. Car le système publicitaire est particulier. Les conditions de vente changent chaque année. Mais, au final, nous avons décidé, il y a un an, de migrer
vers une solution clés en main sous Windows.Pourquoi avoir abandonné vos développements dans ce domaine ?Le système de gestion est le nerf de la guerre. Mais, pour autant, notre vocation n’est pas de réaliser des développements pour ce type d’applications.Et concernant l’exploitation de ces données ?Nous avons entamé la première phase d’un projet de business intelligence. Objectif : la remontée des informations exploitables et signifiantes.Pouvez-vous illustrer la façon dont vous rentabilisez vos investissements logiciels ?Oui. Après une vaine tentative de développement en interne en 1997, nous avons créé des espaces de travail collaboratif pour répondre aux besoins d’utilisateurs obligés de se coordonner au niveau national. Nous avons finalement
recouru à la plateforme de travail collaboratif.Pour quels types de développements avez-vous déjà mobilisé des ressources spécifiques ?Entre autres, pour la réalisation de développements autour de Lotus Notes. Initialement choisi comme client de messagerie, nous nous en sommes servis pour construire nos bases internes. Un autre exemple : nous avons réalisé un
extranet pour certains de nos clients à l’aide de Lotus Domino.Avez-vous également utilisé Domino pour vos besoins internes ?Nous l’avons effectivement utilisé pour construire notre intranet. Celui-ci nous a permis, entre autres, de lancer, l’an dernier, une application de saisie des congés. Les salariés d’OMD les entrent désormais eux-mêmes. Le plus gros
des développements est revenu à la partie workflow.Et comment abordez-vous la gestion du quotidien ?Toujours dans une optique de retour sur investissement. Actuellement, nous voulons pouvoir gérer l’administration et le support aux utilisateurs avec un outil spécialisé. C’est pourquoi nous avons choisi de recourir, dans un premier
temps, au logiciel de télédistribution et d’inventaire de l’éditeur Landesk. Cette année, nous allons nous doter d’un outil de supervision ?” des réseaux, entre autres. Notre poursuivons l’objectif d’automatiser un maximum de
choses.Comment procédez-vous pour évaluer vos méthodes de travail autrement que par le ROI ?J’entretiens des relations privilégiées avec des directeurs informatiques ?”uvrant dans le même milieu que moi. Au travers du Club 01 DSI, je me frotte aussi à des DSI issus d’autres secteurs d’activité. L’intérêt est
d’appréhender d’autres approches que la mienne. Cela me permet de me situer par rapport à mes pairs.
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