01net. : Pourquoi avez-vous créé la Free Software Foundation Europe ?Frédéric Couchet : C’est Georg Greve, le rédacteur du bulletin en ligne
Brave GNU World, qui a eu l’idée de créer la
Free Software Foundation Europe. Au niveau européen, il n’existait pas d’organisation capable de coordonner les initiatives du logiciel libre. Par contre, la
Free Software Foundation, créée par Richard Stallman aux Etats-Unis, est devenue un lobby puissant et efficace pour défendre le logiciel libre.Existe-t-il un lien officiel entre la Free Software Foundation Europe et son homologue américaine ?En fait, la FSF Europe est une organisation s?”ur de la FSF américaine. Nous avons reçu un mandat de la FSF afin de développer le logiciel libre en Europe. Outre-Atlantique, la FSF a acquis suffisamment de légitimité pour pouvoir
fédérer toutes les énergies du logiciel libre. Nous espérons remplir le même rôle en Europe.Concrètement, la FSF Europe a accès aux infrastructures logicielles et matérielles de la FSF. Ainsi, la FSF a créé
Savannah, un centre d’hébergement des
projets GNU, auquel la FSF Europe a
accès.D’autres associations, telles l’April (association pour la promotion et la recherche en informatique libre) ou l’Aful (association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres) travaillent depuis plusieurs années
à la promotion du logiciel libre en France. En quoi la FSF Europe serait-elle plus légitime que ces associations pour représenter le logiciel libre ?La section française de la FSF Europe n’a pas pour objectif de remplacer l’
April ou l’
Aful ! Au contraire, ces associations font un travail remarquable. Nous allons donc les épauler et collaborer avec elles. Par exemple, l’April et l’
Ofset (une association de développeurs de logiciels libres consacrés à l’éducation) ont accès aux ressources Savannah de la FSF Europe pour coordonner leur travail dans le monde
des logiciels éducatifs.De plus, s’il est vrai que le monde associatif est très actif en France pour promouvoir le logiciel libre, c’est loin d’être le cas dans tous les pays européens. Dans certains pays , la FSF Europe sera le seul relais officiel
pour le logiciel libre. Combien de FSF nationales compte la FSF Europe ? Où sont vos locaux ?Pour l’instant, il existe quatre FSF nationales en Europe : en France, en Allemagne, en Suède et en Italie. Mais, d’autres pays comme l’Angleterre, la Belgique, la Suisse ou encore l’Autriche prennent contact avec nous pour
organiser leurs sections.Les locaux de la FSF Europe sont situés Villa Vogelsang, à Essen, en Allemagne. Cela vient du fait que Georg Greve, à l’initiative du projet, est allemand. Les locaux sont aussi d’une grande qualité. La
Villa Vogelsang est un hôtel exclusivement GNU Linux ! Toutes les pièces possèdent des connexions réseau, plusieurs entreprises sont hébergées là-bas, c’est un cadre
parfait.Quelles vont être les premières réalisations concrètes de la FSF Europe ?Notre première mission va être de déceler les problèmes juridiques que peut poser le modèle de licence GPL (
General Public Licence) en Europe. Nous voulons monter un réseau européen d’experts juridiques passionnés de logiciels libres qui nous aideront à adapter la GPL au droit local des
différents pays européens. Du 4 au 8 juillet prochains se dérouleront les
Rencontres mondiales du logiciel libre, à Bordeaux, en présence d’Eben Mogglen, conseiller général de la FSF. Eben Mogglen a co-écrit avec Richard Stallman la GPL et devrait nous
aider à organiser ce nécessaire travail d’adaptation juridique.Que comptez-vous faire contre les brevets logiciels ?Comme je vous l’ai dit, notre objectif est de travailler, si possible, en collaboration avec des associations existantes mais pas de les remplacer. L’association
Eurolinux a déjà prouvé son efficacité dans son combat contre les brevets logiciels. Nous ne nous impliquerons pas directement dans ce combat mais soutiendrons les actions d’Eurolinux.
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