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La rumeur disait, il y a quelques mois, que FTPress était au plus mal. Avez-vous traversé une crise comme l’ensemble du secteur de la presse en ligne ?François Vadrot : Oui. En mai et juin dernier, les 40 salariés de FTPress se sont mis autour d’une table pour reféchir aux solutions de restructuration à envisager face à la crise. Nous avons proposé un plan de baisse des hauts salaires [NDLR : plus de 10 000 francs par mois] pour conserver le plus de collaborateurs possible. Seules sept personnes sont parties, les autres ont joué le jeu. Pour ma part, j’ai réduit de 70 % mon salaire. Je gagne moins qu’il y a vingt ans, quand j’ai commencé à travailler ! Mais très honnêtement, l’équipe est encore plus soudée et motivée qu’à l’époque, nous n’avons jamais aussi bien travaillé.Mais au-delà d’une réduction des coûts, avez-vous modifié votre stratégie ?Nous misons sur le service, sur la vente de contenus et sur le passage des publications indépendantes en mode payant. A cet égard, les lettres DRH Actu et Interactive santé deviendront payantes à partir de la semaine prochaine. L’abonnement sera de 3 000 francs par an pour la première, et de 4 990 francs pour la seconde. Ces deux titres sont fortement implantés dans les univers professionnels qui les concernent.A partir de quand votre newsletter Internet actu sera t-elle payante ?A priori, en octobre. Mais ce titre s’adresse à différents publics : les professionnels, mais également le grand public avisé. Dans ce cadre, nous travaillons à la mise en place d’une grille tarifaire adaptée. Je pense, par exemple, proposer des abonnements préférentiels aux chômeurs et aux étudiants.FTPresse vit-il uniquement de ses lettres d’information ?Non. Nous avons commencé l’an dernier la vente de contenus spécifiques à des tiers. Nous offrons également des prestations de services. Ainsi, par exemple, nous réalisons pour La Poste le bimensuel Correspondances et pour Bull la lettre d’information Linux Passion. Nous sommes d’ailleurs en train de créer une filiale qui s’apellera FTPress Services, distincte de l’activité de presse indépendante.Quels autres services avez-vous développés ?Il y en a beaucoup ! Il nous arrive de réaliser des sites ou d’assurer leur coordination technique ainsi que leur hébergement. C’est le cas par exemple de Saisonnumérique.com, un des services du site du ministère de la Culture. Pour eux, nous assurons la coordination des contenus, l’édito et l’hébergement, en partenariat avec France Culture.Quelle est la part des services dans votre chiffre d’affaires ?Les deux tiers, sur un total de 8 à 10 millions de francs pour cette année, en fonction des recettes générées par les abonnements aux lettres. Pour l’an prochain, l’état actuel du marché montre qu’il est toujours difficile d’extrapoler ! Dans l’absolu, si la croissance est bonne, nous aimerions doubler notre chiffre d’affaires.Et la publicité ? Malgré la crise, elle rentre. D’ailleurs, je crois que notre chiffre d’affaires, lié à la publicité, n’aura jamais été aussi élevé qu’en septembre 2001 ! Comme tous les acteurs de la presse sont en difficulté, on assiste à un phénomène de concentration et d’assainissement. Il faut dire que nous nous situons sur une niche spécialisée. DRH Actu, par exemple, n’a jamais souffert de la crise.Avez-vous d’autres projets en cours ?Nous allons lancer en octobre un livre de référence sur la photographie numérique en partenariat avec l’éditeur Micro Application. Le livre coûtera 200 francs, et il sera couplé avec une offre d’abonnement à notre journal Objectif Numérique pour 200 francs par an. Sachant qu’il n’existe pas de livre de référence en la matière et que la photo numérique va connaître un boom avec les fêtes de Noël, vous imaginez le potentiel dabonnés…
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