Vous avez récemment stigmatisé dans une tribune publiée par Le Monde les “pleureuses”qui critiquent les nouvelles technologies de la communication. Est-ce un nouveau tournant pour l’Electronic Business Group, dont vous êtes le président ?Nous n’avons pas vocation à produire des livres blancs ou à ne faire que du lobbying. Aujourd’hui, l’EBG regroupe 300 entreprises. Ses membres se réunissent à rythme régulier, selon l’actualité, autour de petits déjeuners, de dîners- débats ou de commissions thématiques.Quel public ce dossier concerne-t-il en priorité ? Les entreprises ou les particuliers ?Pour les entreprises, le dossier est crucial. Dans leur cas, le bas débit n’a pas de sens, si ce n’est en matière de courrier électronique. Comment voulez-vous vous connecter à une place de marché avec un accès bas débit ? Or, beaucoup de fournisseurs sont des PME qui ne sont pas encore équipées d’un accès haut débit. Et je vous rappelle que le groupe PPR [Pinault Printemps Redoute, filiale de la Financière Pinault, dont François-Henri Pinault est le cogérant, ndlr] devrait réaliser 1 milliard d’euros [6,56 millions de francs] d’achats sur la place de marché GNX l’année prochaine. Le Medef semble être absent de ce type de débat…Il s’agit avant tout d’un problème d’entreprise. La révolution est en marche : toutes les sociétés sont en train d’augmenter leurs investissements informatiques pour adopter les technologies Internet. À titre indicatif, le nouveau responsable informatique de la Fnac est celui qui a bâti le site Fnac.com. Dans le même temps, toutes les fonctions de l’entreprise sont touchées : la direction marketing, la direction achat, etc. Au sein de PPR, contrôlé par Artémis, que représentent aujourd’hui vos activités internet ?Pour l’année en cours, internet devrait générer 460 millions d’euros de chiffre d’affaires.Vous avez des relations privilégiées avec Bouygues, compte tenu de la participation d’Artémis. Quel est votre sentiment sur l’UMTS [troisième génération de mobiles] ?Tout comme PPR, Bouygues compte au nombre de nos participations sans optique de sortie immédiate. C’est, d’ailleurs, le sens du pacte d’actionnaire que nous avons passé avec Martin et Olivier Bouygues. Quand je suis rentré chez Artémis, j’ai rencontré tous les dirigeants du groupe. Cette confiance nous a permis d’être très actifs sur l’UMTS. Aujourd’hui, Bouygues Telecom pourrait ne pas demander de licence et se contenter de développer des services à partir des technologies intermédiaires, GPRS et Edge. Concernant le dossier de la télévision numérique hertzienne, pensez-vous qu’il y ait des débouchés ?Je ne crois pas que le numérique terrestre puisse apporter de la valeur ajoutée au consommateur, surtout dans le cadre de programmes gratuits. Car créer une offre attractive nécessite d’énormes moyens, et je ne vois pas quelle équation économique pourrait fonctionner.
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