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François Gitton (Kraft Jacobs Suchard): un compositeur international

“Plus la vague est géante, plus il faut s’y maintenir en grimpant dessus, s’adaptant au mieux à son orientation.” François Gitton, surfeur en ses heures de liberté, plante le décor.

Entré dans l’informatique dès sa sortie de l’Ecole centrale de Lille, en 1981, il n’a cessé de naviguer sur la vague des technologies. Comme chef de projet chez Colgate Palmolive, comme conseil dans un grand cabinet, puis à nouveau dans l’industrie, chez Kraft Jacobs Suchard.Mais avant d’entrer chez le fabriquant de gourmandises, il flaire l’alliance de l’informatique et du business. En 1991, il revient alors sur les bancs de l’école, au CPA (Centre de perfectionnement aux affaires), pour acquérir quelques compétences managériales. Bien lui en prend. Dans cette société américaine, les patrons ont vite compris la nécessité de l’osmose entre l’informatique et la stratégie. “Le système est intégré depuis dix ans dans le conseil de direction”, explique tranquillement Pascal Houssin, président du groupe pour la France, l’Espagne et le Benelux. En patron convaincu, son premier geste matinal est de vérifier le volume des ventes sur son EIS (Executive Information System).De plus, François Gitton participe à toutes les décisions stratégiques. Il précise :“La direction des systèmes d’information cherche constamment à se rapprocher de ses “clients internes” pour partager leurs préoccupations, comprendre l’évolution de leur métier et de leurs besoins, afin de mieux anticiper l’impact sur les systèmes d’information existants et apporter les meilleures solutions.”

La formation, un élément-clé

Le climat de coopération et de confiance est tel qu’il peut se vanter d’obtenir, pour ses projets, un taux de succès proche des 90 %. Et ce, dans des domaines aussi différents que la vente, le marketing ou la production, dans un contexte de plus en plus international.Par ailleurs, ses qualités de surfeur sont précieuses pour préserver les grands équilibres. Que ce soit entre la globalisation des architectures techniques et le business. Entre la standardisation des SI et la flexibilité indispensable pour coller aux besoins locaux. Ou bien qu’il s’agisse de la rapidité d’intégration des nouvelles technologies ?” ce qui permet de garder son avantage concurrentiel ?”, pour laisser à l’entreprise le temps d’assimiler ces technologies.Toutes ces transformations, François Gitton sait bien qu’elles seraient impossibles sans l’implication de ses équipes et l’évolution de leurs compétences. C’est pourquoi il développe formation et mobilité fonctionnelle et géographique.
Il a d’ailleurs récemment créé un centre de compétences européen. “Tous les quinze jours, nous faisons le point avec la DRH sur les plans de formation, l’évolution des personnes et sur les embauches.”Très attentif à ce dernier point, il rencontre lui-même les candidats dans les salons de recrutement.Un des derniers chantiers entrepris par François Gitton a été la mise en place des 35 heures, avec la renégociation d’un contrat de service avec les utilisateurs et le lancement d’un programme de chasse au gaspillage. Au bout du compte, François Gitton aime à se comparer à un chef d’orchestre, également compositeur, qui a pour objectif d’obtenir de chaque soliste le meilleur de lui-même.

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Anne-Françoise Marès