Relativement discret depuis le rachat d’Infonet, BT (British Telecom) compte sur la mondialisation pour asseoir sa présence auprès des grandes entreprises. Président de BT International, François Barrault fait le point sur le
positionnement de l’opérateur britannique.01 Réseaux : Pourquoi BT limite-t-il ses activités internationales aux entreprises, alors que c’est un marché très concurrentiel ?
François Barrault : Justement parce que c’est un marché difficile ! Dans un contexte de mondialisation accrue, c’est un segment très porteur si l’on est bien positionné. Actuellement, dans une
grande organisation, la pire fonction, c’est le poste de directeur des systèmes d’information. La pression sur les coûts, notamment en termes d’infrastructures, y est extrêmement forte. D’où l’intérêt de fédérer ou
de mutualiser un maximum d’applications sur une même infrastructure.
La situation a beaucoup changé depuis le 11 septembre 2001 : l’application de la loi Sarbanes?”Oxley, les contraintes liées à la sécurité informatique, l’automatisation des processus de production, le
nomadisme, l’émergence de pays à faibles coûts de production, tout cela crée un nouvel écosystème, avec une très forte demande en matière de système d’information. On s’adresse à nous pour mieux travailler tout en dépensant
moins, bref pour créer de la valeur. Avec des priorités différentes selon les pays ou les métiers. Ce type d’approche est intéressant dès qu’une certaine masse critique est atteinte, notamment sur le plan régional
?” c’est le cas de notre récent développement en Amérique latine.Comment vous positionnez-vous par rapport à Equant et que pensez-vous du phénomène Vanco ?
En comparaison d’Equant, nous sommes davantage orientés vers le service, l’infogérance et l’intégration de systèmes. Quant à Vanco, c’est un modèle effectivement innovant, mais qui joue uniquement sur les prix.
Or, à qui Vanco achète-t-il de la bande passante ? A nous !Pourquoi la plupart des tentatives de rapprochement entre opérateurs et intégrateurs de systèmes ont?”elles échoué ?” à l’instar des déboires de Deutsche Telekom avec T?”Systems ?
Il faut être binaire, autrement dit global et international. Compte tenu des économies d’échelle, c’est la seule façon de s’en sortir ! Pour un acteur de dimension locale ou régionale, c’est beaucoup plus
difficile…Quels types de marché visez-vous ?
Nous raisonnons par grandes régions géographiques, y compris les pays émergents, et selon la spécificité des marchés (banque, énergie ou industrie pharmaceutique). Nous sommes des bâtisseurs d’infrastructures, au même titre que les
entreprises de gaz ou d’électricité.Que pensez-vous du concept d’opérateur intégré, sachant que vous n’avez plus d’activités dans le cellulaire ?
C’est un bon concept, que l’on peut aussi développer sans disposer de réseau. C’est même un avantage, car cela permet d’obtenir de meilleurs tarifs en faisant jouer la concurrence entre opérateurs. Nous sommes
un peu le Vanco du cellulaire pour les entreprises ! Parallèlement à BT Fusion en Grande Bretagne, nous nous intéressons de près au potentiel du Wi?”Fi, afin d’offrir de la voix et de la mobilité en
environnement professionnel.
Trois ans après s’être relancé, BT France demeure un opérateur de taille relativement modeste dans l’Hexagone … La France est un pays clé et à fort potentiel. Nous ciblons les grandes entreprises disposant
d’une importante présence internationale et souhaitons nous y développer à long terme, et pas seulement dans l’univers des télécommunications.
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