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Francis Charpentier, la voix et son maître

Chercheur, directeur scientifique et technique, gestionnaire et entrepreneur, cet ingénieur télécoms de formation a effectué toute sa carrière dans le domaine de la reconnaissance de la parole.

Avant l’heure, Francis Charpentier avait prévu l’importance de la reconnaissance de la parole dans les services vocaux ?” messagerie, portail, centre d’appel, annuaire, etc. “Economiquement viables, les applications vocales sortent aujourd’hui des laboratoires.” Menant au bout sa réflexion, ce chercheur quitte le Cnet pour cofonder Telisma, spin off indépendante de France Télécom R&D (ex-Cnet). Directeur scientifique et technique, il définit les travaux de recherche qui se traduiront en produits commercialisés. Il coordonne ceux des laboratoires de Telisma et de France Télécom R&D, basés à Lannion. “Il faut jouer la complémentarité et éviter les doublons.” Il dirige aussi la cellule développement linguistique de Rennes. “Telisma a une vocation internationale. Quinze nouvelles langues étofferont notre catalogue dans les deux ans.”

Passer de la recherche au monde industriel

Sa fonction requiert “tact et diplomatie. Quelle que soit leur spécialité ?” traitement du signal, reconnaissance des formes, ergonomie, linguistique ou phonétique ?”, les chercheurs ont une forte personnalité. Leur algorithme est toujours le meilleur. Il s’agit de mettre de l’huile dans les rouages.” Le passage de la recherche fondamentale à sa concrétisation industrielle induit aussi un changement de rythme. “En start up, il faut avancer et ne pas se focaliser sur des points de détail. L’efficacité est de mise.” Ce pragmatisme n’exclut pas des activités plus prospectives. il assure ainsi une veille scientifique permanente, de Stanford à Cambridge en passant par la Chine. Il gère également le portefeuille des brevets déposés par la société. A qui souhaiterait occuper sa fonction, il conseille une formation d’ingénieurs à coloration télécoms ?” ENST, Eurecom, etc. ?”, une thèse en reconnaissance vocale, de publier des articles scientifiques, d’intervenir dans des conférences internationales et de gérer des projets pour “se colleter avec la réalité ?” ou faire le maximum avec des délais, des ressources et des équipes limités.” Les langues sont enfin un atout dans ce domaine qui mêle informatique et sciences humaines.

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Xavier Biseul