« Elle a pour objectif de décourager et, le cas échéant, de protéger et défendre nos intérêts dans l’espace », écrivait dans un post la Direction générale de l’armement (DGA), en aval du Sommet de la défense et de la sécurité spatiales, qui s’est tenu à Paris. Avec le Commandement de l’Espace et la startup toulousaine U-Space, la France va lancer deux nanosatellites dans le cadre de « Toutatis », la première étape de sa stratégie de défense en orbite basse.
Pour armer ses modules, U-Space va travailler avec le fournisseur MBDA, le leader européen dans la conception de missiles et de systèmes de missile, détenu par Airbus et l’industriel italien Leonardo. Le premier satellite s’appelle « Splinter », et aura la force d’intervention grâce à « une capacité de manœuvre élevée et d’un ensemble de sous-systèmes permettant une autonomie d’approche et d’actions ». Le second est un satellite guetteur, baptisé « Lisa1 », aux capacités d’observation « accrues à des fins de surveillance de l’espace depuis son orbite ».
Le premier test de « Toutatis » en orbite basse
Toutatis, pour « Test en Orbite d’Utilisation de Techniques d’Action contre les Tentatives d’Ingérences Spatiales », sera comme son nom l’indique un test, grandeur nature. Il n’a pas pour vocation d’être le système définitif qui permettra de compléter les capacités de l’Armée française dans l’Espace. Pour l’entraîner, la Direction générale de l’armement compte lui faire proposer des scénarios « d’opposition ou de coopération ».
Au Sommet de la défense et de la sécurité spatiales, la DGA a tout de même défendu qu’un tel dispositif en orbite basse « respecte strictement le droit international, y compris le droit à la légitime défense, en conformité avec l’engagement de la France en faveur d’une utilisation pacifique et responsable de l’espace extra-atmosphérique ». Du côté des États-Unis, la course à l’armement et la défense spatiale s’intensifie aussi, et notamment avec l’aide de SpaceX, qui recevait une commande pour le lancement d’une constellation similaire à celle de Starlink, mais pour la surveillance.
En attendant, la France travaille aussi sur l’orbite géostationnaire, à plus de 36 000 kilomètres d’altitude, là où ses satellites « Yoda » (pour « Yeux en orbite pour un démonstrateur agile ») doivent décoller d’ici l’année prochaine. Avec plus d’un an de retard, le Commandement de l’Espace français n’a pas encore révélé comment ces satellites seraient envoyés dans l’espace. Profiteront-ils du nouveau lanceur Ariane 6 ? Ou dépendront-ils de la Falcon 9 américaine de SpaceX ?
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Source : Direction générale de l'armement