La vie boursière de France Télécom est décidément bien mouvementée. L’opérateur, qui avait fixé au 5 septembre prochain la publication de ses résultats semestriels, a dû en effet anticiper d’une semaine son rendez-vous avec les analystes et les journalistes.Ce changement de programme est imputable au service de communication de la société qui a envoyé par erreur auprès de certains analystes son résultat d’exploitation avant impôt (Ebitda) du premier semestre, mercredi soir.Par souci d’équité, France Télécom a été contraint d’informer l’ensemble du marché sur les tendances très positives concernant les revenus de sa filiale mobile Orange. Les rumeurs avaient fait progresser, dans une confusion certaine, le titre Orange de plus de 8 %.A défaut de faire toute la lumière sur les comptes semestriels, qui devront être validés le 5 septembre par les conseils d’administration des trois sociétés (France Télécom, Orange et Wanadoo), le groupe de télécommunications a confirmé jeudi les éléments contenus dans le courrier électronique.Au cours des six premiers mois de l’année, l’Ebitda d’Orange a progressé de 102 %, à 1,6 milliard d’euros, celui de la filiale Internet Wanadoo est resté globalement stable (-54 millions d’euros contre -57 millions un an plus tôt), et celui de l’ensemble du groupe France Télécom a augmenté de 14 %, à 6,1 milliards d’euros.Sur une base pro forma, la progression de l’Ebitda d’Orange est ressorti à 80 %, alors que les analystes tablaient sur une hausse comprise entre 50 et 70 %.
Vers une enquête de la COB ?
Revenant sur son erreur de la veille, France Télécom a invoqué une ” erreur informatique” pour expliquer comment un courrier électronique censé donner aux analystes les seuls chiffres 2000, retenus comme base de comparaison pour les comptes semestriels, incluait également des informations sur les six premiers mois 2001.L’opérateur a expliqué avoir envoyé dans la soirée de mercredi un second mail ” annulant et remplaçant ” le précédent, qui ” contenait des informations confidentielles ” non susceptibles d’être diffusées. Il rappelait à ses destinataires que tout usage ou diffusion de ces informations étaient ” interdits “.Peine perdue, puisque l’action Orange s’envolait à l’ouverture des marchés sur fond de rumeurs diverses. La publication imminente d’une étude positive de Schroder Salomon Smith Barney sur la société étant un temps évoquée. Cependant, il est vite apparu que la bévue de France Télécom en était la cause.Informée des événements, la Commission des opérations de Bourse (COB) est intervenue pour ” demander à l’opérateur de faire un communiqué en toute urgence afin de donner l’information à l’ensemble du marché “, a déclaré une porte-parole du gendarme de la Bourse à l’agence Reuters. La COB a invoqué son attachement à la règle ” d’égalité d’accès à l’information pour tous “.A la question de savoir si la COB pourrait ouvrir une enquête, elle a répondu qu’il était trop tôt pour le dire, mais que la Commission ” regarde de très près l’enchaînement des événements “.
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