” Il y a un discours sur le dégroupage qui ne correspond pas à notre vécu. “ Michel Bon, venu visiter un répartiteur du XIVe arrondissement de Paris en chantier afin d’accueillir les premiers opérateurs dégroupeurs, a voulu prouver que France Télécom (FT) n’était pas un “ éléphant assis sur son magot”. Et ce, le jour même où l’opérateur se voyait mis en demeure par l’Autorité de régulation des télécoms (ART) de revoir son offre de référence.“Nous voulons montrer que nous serons dans les temps, voire en avance. Nous devons faire du dégroupage, donc nous le faisons. Par contre, nous ne savons pas faire simple car cela ne l’est pas “. Selon Michel Bon, le dossier avance difficilement à cause des multiples détails de son offre qui font l’objet de discussions et de contestations. Et de prendre l’exemple du dégroupage partiel qui a nécessité la commande de filtres spéciaux auprès des constructeurs.Pour lui, il est normal que l’opérateur n’accepte pas tout, au risque de la zizanie : “Chaque opérateur a ses demandes. Chacun voudra se simplifier la vie au maximum. Dans certains cas, nous ne pouvons pas accepter tel ou tel matériel, pour des raisons de qualité.”
Un bon élève européen
Selon Michel Bon, France Télécom est un bon élève de la classe européenne : “On nous fait souvent des reproches, alors que nous avons publié notre offre de référence avant le règlement européen.” Le directeur des relations extérieures, Marc Fossier, a expliqué, quant à lui, que France Télécom sera le premier opérateur historique de l’Union européenne à livrer des salles de dégroupage, hormis les pays où le processus est lancé depuis longtemps (Danemark, Allemagne, Suède).France Télécom, qui demande à pouvoir faire du dégroupage à l’étranger, se plaint de situations bloquées, comme en Espagne, par exemple, où “le régulateur dort” selon Marc Fossier. France Télécom a même confié que son offre de référence intéressait certains de ses confrères européens.
33 salles de cohabitation livrées par France Télécom
France Télécom livrera fin juin début juillet 33 salles de cohabitation à Paris intra-muros, pour lesquelles 7 opérateurs ont passé des commandes d’installation. D’ici octobre, il livrera aussi 15 salles à Marseille (pour 2 opérateurs), 1 salle à Nanterre (pour 1 opérateur), 9 salles à Lyon (pour 1 opérateur), 3 salles à Strasbourg (pour 1 opérateur) et 6 salles dans le département 92 (pour 2 opérateurs).A ce jour, France Télécom a reçu des commandes de la part de 7 opérateurs, concernant 83 répartiteurs. On est loin des 37 opérateurs présents dans le groupe de travail de l’ART. “Le dégroupage semble cher”, avance Michel Bon. “Le marché des haut débits est seulement prometteur pour le moment. Il ne faut pas s’étonner que cela ne soit pas un raz-de-marée. Mais cela s’améliorera certainement.”Pour France Télécom, l’enlisement du dégroupage est à attribuer aux opérateurs tiers : “Nous, nous appliquons la loi. Mais derrière, ce sont les investisseurs qui font leur calcul.”Et de souligner avec causticité : “Il y a une disproportion entre le bruit fait autour du dégroupage et les commandes réelles.”
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