Attendu vendredi 26 novembre, le catalogue des tarifs d’interconnexion de France Télécom pour l’année 2000 est retardé.
Ce document fixe notamment les montants que l’opérateur historique reverse à ses nouveaux concurrents pour les communications transitant obligatoirement par ses lignes sur les derniers mètres d’accès aux abonnés.
Point important, ces versements aux opérateurs conditionnent le modèle économique de nombreux fournisseurs d’accès gratuit à Internet. En effet, une partie tombe finalement dans leur escarcelle et rémunère le trafic que leurs abonnés Internet génèrent sur les lignes téléphoniques.
“La discussion avec France Télécom prend, semble-t-il, plus de temps que prévu”, déclare Sylvain Géron, responsable tarifs d’interconnexion au bureau audits et évolutions économiques de l’Autorité de régulation des télécoms (ART).
L’ART est chargée d’évaluer les coûts d’interconnexion de France Télécom et, donc, de valider ou non les montants “proposés” par l’opérateur historique. “Les tarifs d’interconnexion de France Télécom sont les deuxièmes plus bas d’Europe, derrière ceux de BT”,précise Sylvain Géron.
Si chacun s’accorde à dire que la guerre des forfaits Internet se calme au niveau du consommateur final, la tension est à son comble entre les opérateurs et les fournisseurs d’accès à Internet. Au point de craindre le pire pour les plus fragiles de ces derniers.
“Pour les numéros spéciaux Internet, France Télécom a eu le culot de demander une surtaxe supérieure à celle en vigueur pour les communications vocales!”,s’exclame Gilles Brunschwig, directeur du pôle opérateurs chez Siris (récemment racheté par Deutsche Telekom).
“Quelle est la rationalité économique qui pousse l’Etat à laisser une filiale de l’opérateur historique faire des offres à perte”,s’interroge, de son côté, Jean Cazes, président fondateur du fournisseur d’accès gratuit Freesbee. Dans son collimateur, les forfaits 100 francs-20 heures de Wanadoo. “France Télécom phagocyte l’Internet gratuit,ajoute-t-il. Nous avons réellement besoin d’une marge sur la communication. Les autres sources de revenu ne sont envisageables qu’à un horizon lointain.”
“L’ART n’est pas responsable des demandes de France Télécom”,tente dexpliquer Sylvain Géron. Entre l’opérateur historique et le régulateur, le débat se poursuit encore.
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