Quels sont les principaux ingrédients constitutifs de l’activité d’un opérateur de télécommunications fixes ? Trois éléments sont incontournables : le marketing des services, la facturation, et le réseau de télécommunications proprement dit. Sur ce dernier point, le réseau de France Télécom n’est visiblement pas le dernier maillon du dispositif, même si l’opérateur s’efforce de maîtriser ses investissements (de l’ordre de 1,5 milliard d’euros en 2002 pour son seul réseau national).Sachant que le réseau d’un opérateur est le socle même du développement de nouveaux services, 40 % de ces investissements sont orientés vers les hauts débits (essentiellement ADSL et raccordements optiques). Une démarche à mettre en perspective avec le “triplement, chaque année, du trafic IP”, selon Jean-Yves Gouiffès, directeur exécutif de la branche Réseaux de France Télécom. Concernant l’accès, l’opérateur national assure que dix-huit millions de lignes téléphoniques peuvent aujourd’hui supporter des services ADSL (76,22 millions d’euros d’investissements prévus entre 2001 et 2003) et que 80 % de la population sera desservie en 2003.
Des raccordements en fibre optique
Pour ce qui est des entreprises, France Télécom distingue l’interconnexion entre sites distants (avec des débits pouvant atteindre 80 Gbit/s) et l’accès où l’opérateur privilégie les technologies de type DSL (80 % des entreprises devraient pouvoir disposer d’un accès Turbo DSL à la fin de l’année ; 20 000 liaisons louées courte distance ont, pour l’instant, été remplacées par du Turbo DSL). Il met, par ailleurs, l’accent sur les raccordements en fibre optique ; son service InterLAN (interconnexion de réseaux locaux) devrait être prochainement disponible dans toutes les villes de plus de dix mille habitants, tandis que MultiLAN (interconnexion de sites distants) devrait disposer d’un point d’accès par département courant 2002. Quant aux hauts débits, l’opérateur poursuit sa politique de raccordement en fibre optique des grands centres d’affaires dans une dizaine de villes de l’Hexagone (10 000 sites devraient ainsi être raccordés en 2002) avec des débits oscillant entre 10 Mbit/s et 10 Gbit/s. Dans l’ATM, il compte désormais près de quatre cents brasseurs, dont les plus importants peuvent traiter des débits cumulés dépassant les 50 Gbit/s.Côté prospective, enfin, France Télécom expérimente actuellement la technologie dite de réseaux passifs optiques (PON) et s’intéresse aux perspectives offertes par le Gigabit Ethernet comme solution, de remplacement de l’ATM dans le réseau d’accès. Dans les technologies DSL, l’opérateur étudie de près le SDL pour des accès hauts débits (au-delà de 2 Mbit/s) symétriques, ainsi que le VDSL pour des services audiovisuels analogiques similaires à ceux qui sont fournis par les réseaux câblés.
Pas de guerre des prix
Toute la question est désormais de savoir si l’on va réellement vers une irruption de la vidéo dans le haut débit, et quel serait l’impact d’une telle “rupture” des usages pour son propre réseau. Vu des entreprises, le marketing de France Télécom reste inchangé : “Augmenter les débits à prix constants.” Une stratégie qui a le mérite de ne pas amorcer une guerre des prix préjudiciable aux marges, tout en fidélisant une clientèle qui représente, bon an mal an, un tiers de l’activité du groupe.
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